Bilan 2008 du Forum Indie Rock
Depuis début décembre, les membres du Forum Indie Rock (FIR pour les intimes) tournent autour de l’urne. Étrange rituel qui dure pendant près d’un mois, avec des sacrifices d’animaux, des offrandes, et parfois un sapin qui s’enguirlande. Résultat : ça valait le coup d’attendre, car autant on savait nos rédacteurs fous, autant on se surprend à constater que le FIR reste une communauté qui continue de s’affranchir de toutes influences médiatiques. Admirez la passion !
1. Portishead - Third
Une noirceur splendide, à peine un éclair de lumière apparaissant au bout du tunnel, un goût d’inachevé qu’on ne peut pourtant pas parfaire, quelques arythmies, des coupures brutales, la voix de Beth, un peu de robotique binaire par là-dessus : on ne l’attendait pas comme ça, d’ailleurs, un disque comme celui-ci ne laisse pas indifférent, et ne s’attend pas. Bref, Portishead a réussi son coup et décoche encore une galette vénéneuse et pas forcément évidente au premier coup d’oreille comme seul le combo de Bristol en a le secret. (Lloyd_cf)
C’est un album somme d’une incroyable homogénéité, d’une inventivité à toute épreuve, placé sous le signe une modernité teintée de beaux hommages au passé ! Mention spéciale au titre Machine Gun, qui ne sort pas du lot mais que j’apprécie particulièrement car il provoque chez moi des sensations de chaud et de froid, comme si je mangeais de la mangue avec du gaspacho ! (Adrien49)
Le titre de l’album est simple, la pochette davantage encore... Le contenu en revanche ne cesse de surprendre. Là où le trio de Bristol aurait pu faire du réchauffé de Dummy, il explore de nouveaux horizons. Un sample de radio en portugais pour un morceau d’ouverture dont la fin est plus qu’abrupte, voilà finalement un assez bon aperçu des risques pris par Portishead sur cet album. Le risque de pondre un album plus noir, volontairement imparfait et toujours expérimental mais paradoxalement plaisant et truffé de détails. En espérant ne pas attendre dix nouvelles années pour le prochain opus... (elnorton)
On aurait pu juste apprécier cet opus en raison du long temps d’attente, mais non, Portishead frappe fort et juste. Cet album est somptueux, ils ont réussi à ré-inventer Portishead. A l’image de Glory Box, digne représentant de l’album Dummy, The Rip porte ce Third, avec une belle émotion planante. (indé.pdt)
On pensait ne jamais plus être touché par la magie de Portishead. On n’osait plus croire à l’arrivée d’un troisième opus, on avait peur même. Et pourtant… Si des choses ont clairement changé entre le premier album éponyme et ce Third, il y a une chose qui ne varie pas : on ne ressort jamais totalement indemne de l’écoute d’un Portishead. Les émotions à fleur de peau et de paupière, une froideur et une mélancolie addictives, une voix cristalline, des passages fabuleusement interprétés mêlant électro, trip-hop, jazz et folk. Finalement, on se plaît à écouter et réécouter cette triste fable seulement entrecoupée de quelques morceaux plus apaisés ou tailladés à grands coups de beats électro puissants. On tient un grand album, digne des plus grands. Third se vit et se rêve en même temps. Portishead au sommet de son art. (Flozik)
Portishead premier sur sa réputation avec un album inégal ? On aurait pu dire la même chose de Radiohead l’an dernier mais Third, tout comme In Rainbows, se révèle passionnant jusque dans ses (rares) moments décevants ou dispensables. Et si les morceaux où Portishead durcit le plus radicalement le son s’avèrent finalement être ceux qui trouvent le plus vite leur limite (cf. Machine Gun), le trio parvient par moments à renouer avec un songwriting génialement malaisant (Threads), superbement spleenien (The Rip) ou d’une ferveur lyrique à coller le frisson (Magic Doors). Dix ans après, soyons honnêtes, on n’en espérait pas tant. (Rabbit)
On était en droit d’attendre beaucoup de choses, mais le résultat fut en tout point surprenant. Third se hisse-t-il au niveau de ses prédécesseurs ? La réponse est complexe, dix ans ayant passé la comparaison habituelle entre deux albums semble déplacée, tout du moins fastidieuse. Third retranscrit à merveille le nouveau millénaire, non pas vis-à-vis du son indus, ou de son atmosphère angoissante, sombre, mais dans sa globalité : il est un véritable exutoire de tension. Toujours portée par la magnifique voix de Beth Gibbons toute en retenue, venant s’opposer à un apparent dépouillement sonore, où le chaos règne. Un album transcendant, somptueux, cérébral, représentatif de l’évolution d’un groupe dont la démarche est tout sauf consumériste. Vivement la suite. (duqueque)
Cet album marque le retour le plus inattendu, et certainement le plus réussi de ces dix dernières années, d‘un groupe définitivement indispensable. Un peu comme Mezzanine et Kid A en leurs temps, Third est appelé à rester dans l’histoire. Un disque hanté et envoûtant qui n’a pas encore livré tous ses mystères. (can)
2. The Notwist - The Devil, You + Me
Attendu comme le messie depuis ce disque unique qu’est Neon Golden, on a d’abord fait semblant de ne pas y croire. J’aurai finalement mis moins de temps à l’apprécier que les Allemands à le sortir. The Notwist est aujourd’hui encore plus qu’hier un groupe majeur qui allie comme personne mélodies cristallines, envolées lyriques tout en retenue et ambiances lourdes parfois pas loin de... Portishead ! Pas aussi génial que son prédécesseur, sans quoi il aurait été de très loin disque de l’année. Il n’est que deuxième. Excusez-les. (Casablancas)
Le dosage parfait de pop et d’électro avec des relents mélancoliques... Un peu comme si le temps faisait pause le temps d’une écoute. The Notwist signe là un retour qui le ramène proche du niveau du merveilleux Neon Golden, paru en 2002. (Guismo)
Anecdotique, facile (mais une écoute peut-elle suffire à révéler les trésors de subtilité de ces arrangements à tomber ?), poussif même (alors qu’il apparait en réalité comme l’album le plus spontané du groupe depuis 12 ), on en aura lu et entendu des bêtises sur The Devil, You + Me. Heureusement que le FIR était là pour remettre les pendules à l’heure : car The Notwist ça n’est pas (que) Neon Golden, et ce nouvel opus plus direct et bouleversant d’humilité s’inscrit dans la parfaite continuité d’une discographie jusqu’ici idéale qui compte bien d’autres sommets, du percutant Nook à l’éponyme de leur side-project 13 & God, en collaboration avec le trio séminal d’Anticon, Themselves. (Rabbit)
Retour autant attendu que redouté du groupe qui avait mis tout le monde d’accord avec Neon Golden en 2002. The Notwist abandonne pourtant la sophistication de son précédent opus pour un électro-folk qui frise le sublime. Un album beaucoup plus direct, pour la scène, où ils se sont illustrés avec talent cette année (vu deux fois, deux fois conquis). « Let’s just imitate the real, until we find a better one », nous dit le groupe dès la première chanson. Rien que pour cette phrase, cet album est un grand cru. (John Trent)
Nous retrouvons nos Allemands préférés là où nous les avions laissés il y a déjà 6 ans sur un inconsolable Consequence à jamais gravé dans les mémoires. Quand le tragique côtoie le sublime , ils accouchent de titres aussi tristes et lumineux que Where in this world , Hands on us ou On planet off. Mélancolique ? Oui, ou tout simplement le bonheur d’être triste… (can)
3. Why ? - Alopecia
Sur la lancée de leur précédent opus, Why ? confirme que, oui, au XXIème siècle, les crossovers les plus extrêmes sont possibles et fonctionnent. Sur fond pop, folk et hip-hop, ils nous étonnent encore et toujours. Bravo. (Lloyd_cf)
L’alchimie réussie du rap et la pop, un disque défricheur à mon avis. Pas un hasard que ce soit une sortie Anticon. (Kunstler)
Jamais la mention "pop nasillarde" n’aura aussi bien porté son nom que dans cet immense disque du petit Yoni Wolf. Proche dans ses ambiances tendues du premier cLOUDDEAD et porté par une poignée de singles inoubliables, Alopecia est bien la preuve que Why ? est l’un des groupes les plus audacieux de la décennie. Album rageur, lumineusement noir, ce troisième disque des Américains est le grand disque pop-psyché des années 2000, tout près d’un certain... Elephant Eyelash. (Casablancas)
Bien que l’influence hip-hop soit réduite à sa partie incongrue, cet album est parfait pour tous ceux ayant encore un a priori à ce sujet, néanmoins seul le phrasé nous rappelle la mouvance d’où Wolf naquit. Pour le reste, des collaborations avec Fog (dont Ditherer était tout autant réussi que le disque sus-cité) nous parvient un formidable album de pop moderne, ne transpirant pas outrageusement la gaieté, mais d’une efficacité et d’une cohérence sans pareilles. (duqueque)
Et voici la pop malade de Why ?... Une pop toute bizarre, avec des gros morceaux de hip-hop dedans, le phrasé de Yoni Wolf étant très proche de celui de Dose One (mais un Dose One qui aurait troqué les amphétamines pour des substances beaucoup plus relax), des guitares folk parfois électriques, la part belle pour les mélodies, mais aussi des trouvailles sonores bien foutues, soit au moins une centaine de bonnes idées par morceau et un album riche, luxuriant, organique... Un Subtle bucolique en somme ! Du hip-pop ? Du kraut-hop ? Non, c’est Why ?, merci ! (leoluce)
4. A Silver Mt. Zion - 13 Blues For Thirteen Moons
Une œuvre vivante, de rage et d’espoir, qu’on a l’impression de revivre à chaque écoute en live juste devant nous. Blindblindblind est probablement le morceau qui m’a le plus marqué cette année. (Pol)
A Silver Mount Zion faisait partie des groupes que j’avais rangés dans une case de ma mémoire en me disant qu’un jour, peut être, il faudrait que je m’y intéresse. La principale raison de ce désintérêt : une image un peu élitiste, voire snob, de beaucoup de groupes "post-rock". Et puis, comment faire mieux que GY !BE ?! Après les avoir vus en compagnie de Vic Chesnutt, je me suis décidé et la sortie de 13 Blues For Thirteen Moons arrivait à pic. La seule chose à retenir c’est qu’il y a peu d’albums comme celui-là, qui associent aussi bien rock et folk, rythmique lourde et envolées mélodiques... et en plus ça chante !!! (Nono)
Une nouvelle réussite des Canadiens avec Efrim qui prend les choses en main. Des instrus toujours aussi virtuoses et des litanies entêtantes... (Kunstler)
On s’attendait à un retour aux sources après Horses In The Sky qui a déçu de nombreux fans, pourtant on continue dans la même direction avec la voix quasi-omniprésente d’Efrim. 13 Blues For Thirteen Moons demeure tout de même plus complexe et recherché que son prédécesseur, notamment avec ses 12 micro-pistes d’introduction qui suscitent toujours autant d’interrogations. J’ai bien aimé mais je l’ai rapidement oublié. (djii)
Après une introduction assez anecdotique répartie sur douze morceaux, la bande d’Efrim Menuck nous livre quatre morceaux dépassant tous la dizaine de minutes. Et si les morceaux durent, la variété des instruments et l’inspiration du groupe empêchent ceux-ci de devenir répétitifs. Si certains mouvements frôlent même le jouissif (le deuxième tiers de 13 Blues For Thirteen Moons notamment), on peut néanmoins regretter un léger relâchement sur la fin de l’album... (elnorton)
5. Deerhunter - Microcastle / Weird Era Cont.
Microcastle était l’un des albums les plus attendus de l’automne 2008. Un joli petit succès et une notoriété en hausse pour un jeune groupe particulièrement prometteur qui confirme ici son talent et sa créativité. (djii)
Entre cathédrales pop noisy, guitares saturées, comptines folk, ce double disque nous offre un voyage en apesanteur. Plus accessible que son prédécesseur, la mélodie se faisant plus présente et nullement au détriment de l’inspiration, cet album a tout pour rencontrer son public. Héritier de My Bloody Valentine, l’avenir de la dream pop est assuré pour mon plus grand plaisir tant il m’est addictif. (duqueque)
Des morceaux quasi-pop mais aussi des murs de bruit blanc zébrés de giclées acides, quelques berceuses vicieuses pour tous les dérangés de la planète, des ambiances éthérées et des dérapages - contrôlés - dans le décor… Bref, ça part dans toutes les directions. Sur Microcastle, on sent bien que Bradford Cox pense encore un peu à l’auditeur, mais sur Weird Era Cont., il s’en fout complètement : disque autarcique, pour lui (et sa guitare) mais complètement fascinant ! Au final, l’ensemble est gargantuesque, explosé et psyché : c’est ce qu’on appelle une œuvre ! (leoluce)
6. Girls In Hawaii - Plan Your Escape
Curieusement découvert avant From Here To There, celui-ci est parvenu à me captiver grâce à de vrais tubes comme Fields Of Gold ou Birthday Call. J’ai depuis totalement adhéré à leurs deux albums qui me laissent admiratif bien que fondamentalement différents. (Pol)
Et si From Here To There n’était qu’un accident ? Et si les Belges avaient été trop rapidement encensés ? L’écoute du premier morceau de ce nouvel opus suffirait presque pour infirmer cette idée. Les six gaillards ont cette fois composé l’album ensemble, et si sur certains morceaux (Couples On Tv par exemple), la réussite n’est pas au rendez-vous, il s’en ressent une diversité qui contraste avec l’un des seuls reproches que l’on pourrait faire à l’opus précédent. Il serait difficile de sortir un morceau du lot tant l’album est cohérent, néanmoins, on pourra souligner la présence de Birthday Call, à la composition en trois temps rappelant un certain Paranoid Android (mais la comparaison s’arrête là), en guise de sommet de cet album passionnant. (elnorton)
Belle échappée des Belges en 2008, qui mettent un peu d’ambition dans leur pop. La simplicité perdue du premier album laisse place à des chansons aux constructions originales. Déconcertant de prime abord, l’album se révèle au fur et à mesure, entre folk, post-rock et influences de l’Est. Le groupe se sépare doucement de l’étiquette « Grandaddy » avec intelligence, aisance et classe. A ne pas voir comme un succédané de From Here To There pour en apprécier toute la subtilité. (John Trent)
7. Shearwater - Rook
Un folk brillant, avec la voix superbe de Jonathan Meiburg, dans la digne lignée de Palo Santo. Un groupe et des artistes qui confirment. (Kunstler)
Si quelques morceaux touchent immédiatement au but (Rooks, Century Eyes, Leviathan, Bound, The Snow Leopard) cet album n’est pas forcément des plus accessibles. La faute à une parfaite gestion des temps forts, qui peut parfois dérouter à la première approche, mais s’avère finalement efficace lorsque les écoutes s’enchaînent. On applaudira également cette pochette intrigante et esthétiquement parfaite... (elnorton)
L’album Rook fut mon premier disque de Shearwater et quelle surprise ! La voix de Jonathan Meiburg est magnifique et pleine d’émotion. La musique est un mélange de ballades feutrées, folk et pourtant très rock. (richardeux)
8. Sigur Rós - Með suð í eyrum við spilum endalaust
Complètement charmé au premier abord par le revirement de style du début d’album, puis légèrement dérouté en cours d’écoute par un retour à des morceaux plus conformes à leur discographie. C’est probablement l’indigestion la plus agréable qu’il me soit arrivé. (Pol)
Pas si différent que ce qu’on avait dit de prime abord, en réalité, ce nouveau Sigur Rós. Mais pas tout à fait pareil non plus, surtout avec son surprenant morceau d’ouverture. De là à en arriver à mépriser cet album ou à en tirer quelques pamphlets haineux, c’est un pas que je ne franchirai pas, car c’est un bon disque, et je ne comprends pas vraiment les anciens fans qui le vomissent. Non, les Islandais n’ont pas vraiment changé, et c’est tant mieux. (Lloyd_cf)
Changement radical mais assumé pour les Islandais. Quelques titres entrainants et tout autant efficaces parmi d’autres pistes soit inutiles, soit médiocres. Ou les deux. Le nouveau public, encore plus large, semble apprécier... (djii)
9. MGMT - Oracular Spectacular
Le disque du duo de Brooklyn mérite amplement sa place dans les divers classements de la presse spécialisée. En effet, les chansons dont il est composé volent à travers les hautes sphères célestes, ne risquant pas d’être affectées par la hype qui a entouré le groupe cette année, étant bien au-dessus de tout ça ! 10 titres, 10 singles proposant une musique immédiate, aérienne, d’une efficacité indéniable, et surtout totalement nouvelle. La BO idéale d’un voyage en altitude, à défaut d’un saut en parachute, d’un vol en deltaplane ou d’une odyssée de l’espace... (Adrien49)
On n’a cessé de se demander depuis quand un groupe apporté par la hype avait été à ce point génial. 10 titres et autant de singles potentiels, Oracular Spectacular, premier album phénoménal, est un disque de l’ère numérique, moderne mais empreint de réminiscences eighties. Spectaculaire ! (Casablancas)
Hype , Hype , Hype hourra !!! (can)
10. Beck - Modern Guilt
Concision, précision, classe et faux classicisme : le père Beck a fait mouche, une fois de plus. (Lloyd_cf)
On ne peut que se féliciter de ce changement de cap de Beck après un assez mal maîtrisé The Information. En dix titres, l’Américain livre un album concis, ce qui a pour effet de limiter les temps morts et les déchets qu’on pouvait reprocher à certaines de ses œuvres précédentes... Si bien qu’il est extrêmement difficile de sortir un morceau du lot... Une cohérence rare sur cet album qui ne demande aucun effort pour être apprécié... (elnorton)
On met du temps peut-être avant de trouver que ce Modern Guilt est aussi bon que les autres albums de Beck. Peut-être parce qu’il a osé sur cet album défoncer quelques barrières et nous plonger en si peu de temps (33min) dans un autre univers de blues électronique et de folk inspiré. (indé.pdt)
11. The Last Shadow Puppets - The Age Of The Understatement
Si beaucoup de jeunes groupes anglais ne méritent pas leur succès (les Kooks en premier lieu), leur maigre talent étant à la hauteur des serre-têtes de leur jeune public (et encore je suis sympa), ce n’est pas le cas des Last Shadow Puppets, qui malgré leur nom un peu puéril, ont pondu un album cinématographique inspiré des grands songwriters anglais des 60’s (John Barry en tête). L’incroyable talent d’Alex Turner n’est plus à démontrer, tant cet album semble lui devoir beaucoup à en juger par l’écoute de Rascalize, le disque du groupe de son comparse Miles Kane, qui est simplement efficace à défaut d’être bon. Alex Turner est un jeune songwriter ayant à son actif les plus beaux albums de rock anglais des dernières années, et il ne semble pas se fatiguer, ce qui augure d’excellentes choses pour les années à venir ! Que rajouter sinon que les textes eux-mêmes sont excellents. (Adrien49)
Une pochette sublime pour un album aux allures de chevauchée fantastique, un véritable tourbillon mélancolique et mélodique qui nous ramène dans les 60’s du temps de Lee Hazlewood, Scott Walker ou Ennio Morricone. Alex Turner (déjà oh combien inspiré avec les Arctic Monkeys) et Miles Kane n’ont que 22 ans, le génie n’a donc pas d’âge. (can)
12. The Black Angels - Directions To See A Ghost
2008 année psyché, avec en tête de file, les indétrônables Black Angels, qui en deux albums réussissent le tour de force de s’imposer comme jeune chef de file d’un courant sous perfusion noisy et délires psychédéliques, reprenant le flambeau laissé par les Spacemen 3, Loop, Brian Jonestown Massacre, Warlocks... pour ne citer que les exemples les plus parlants. (Lou Reed)
Qui a dit que le rock à guitares et le rock psychédélique étaient morts ? Les Black Angels nous prouvent avec ce second album, moins intense mais peut-être plus abouti que le précédent, que ce n’est pas encore le cas. Leur son lourd et en même temps délicieusement éthéré nous transporte dans une transe électrique dont on ne revient pas indemne. (Carlo)
Peut-être parmi ce qu’il nous est arrivé de plus merveilleux cette année. Un mélange éhonté de noise et de psychédélisme sauvage, hypnotique et terriblement addictif. (Lloyd_cf)
Une assise rythmique implacable, des riffs vénéneux et plombés (mais pas lourdingues !), le tout survolé par une voix de possédé… Certes la formule n’est pas nouvelle, mais quelle maîtrise et quelle efficacité ! Directions To See A Ghost est un long lézard psychédélique qui vous emmène loin, très loin, jusqu’à la transe… (leoluce)
13. Flying Lotus - Los Angeles
Du Boards Of Canada qui nous fait un bad trip suite à une surconsommation de beats hip-hop. D’une richesse surprenante, Los Angeles frappe là où on ne s’y préparait pas, et se paye le luxe de titiller les mythiques BOC... A suivre avec attention. (Lou Reed)
La sensation hip-hop de l’année s’appelle Flying Lotus. Enfin peut-on encore parler de hip-hop ou même de quoi que ce soit d’autre tant le son produit par l’Américain est riche et doté d’une personnalité propre. Les featurings vocaux féminins, souvent kitsch à souhait chez d’autres, sont ici de véritables perles. Bref, ne cherchez plus à quoi pourrait ressembler la musique dans les décennies à venir, vous avez déjà trouvé. (Carlo)
Une véritable plongée dans un univers fantastique, des sonorités futuristes, un album immersif et déconcertant. (Kunstler)
14. Bang Gang - Ghosts From The Past
On a connu mieux, notamment un album précédent mille fois plus époustouflant. Mais d’écoute en écoute, ce disque se bonifie largement et l’émotion est bel et bien toujours au rendez-vous. (Lloyd_cf)
Excellant dans la mélodie verglacée, perdu dans les océans polaires, Barði Jóhannsson revient à la vie avec ce disque mélancolique, aurore boréale éclairant les nuits hivernales. On a beau discuter, la musique de Bang Gang est toujours aussi touchante. (Casablancas)
A la base, rien de bien original (entre une voix assez commune et une instru pop-folk sympa mais pas révolutionnaire). Il n’empêche que les deux ensembles offrent un beau résultat, tout en douceur et en subtilité. (indé.pdt)
Barði Jóhannsson nous montre une fois de plus ses talents de songwriting en nous proposant des chansons pop parfaites, qui vous restent en tête des jours et des jours... Son chant doux et posé, parfois accompagné d’une voix féminine, vous permettra une évasion temporaire d’un monde qui parfois tourne trop vite. (Guismo)
Le génie Islandais Barði Jóhannsson a sorti cette année, plus de cinq ans après le très beau Something Wrong, une merveille de pop mélancolique. Abandonnant le trip-hop, il fait la part belle aux guitares rageuses et aux envolées lyriques sans jamais perdre l’essence même de son art. Attention, album à forte concentration lacrymale, dont la beauté froide et éclatante m’a ébloui toute l’année. Travail d’orfèvre finalisé par les participations de deux français, Keren Ann (avec qui il a créé le groupe Lady & Bird) et le petit génie électro Anthony Gonzalez (M83). (John Trent)
15. Fleet Foxes – s/t
Le disque éponyme de Fleet Foxes est accessible et beau. Les mélodies néo-folk (guitares acoustiques), le travail des voix ainsi que les choeurs sont réussis. Les compositions sont inhabituelles et recèlent de belles surprises. (richardeux)
Le folk pastorale d’Alela Diane et de son magnifique The Pirate’s Gospel a trouvé son pendant masculin en 2008 avec l’arrivée de cette troupe de hippies aux voix de boyscouts portant des barbes que ne renierait pas un certain Sébastien Chabal. A l’écoute de leurs chansons venues d’un autre temps, on a juste envie d’allumer un feu au beau milieu de la forêt et de s’asseoir sur un rondin de bois. (can)
15. Liam Finn - I’ll Be Lightning
Une découverte du Mag, un premier disque qui fleure bon le talent (tel père, tel fils !) et nous rappelle que l’Australie a toujours eu de sacrés songwriters, vivement la suite. (Kunstler)
J’ai acheté par hasard l’album I’ll Be Lightning de Liam Finn. Je n’avais écouté que quelques secondes pour me faire une idée. Le disque reçu, j’ai adoré aussitôt cette ambiance pop-rock et les arrangements sont délicieux. Liam Finn surprend, non seulement par sa voix posée, mais aussi par la simplicité qu’il a de jouer de la pop dont le rythme explose par des riffs de guitares d’un très bel effet. (richardeux)
Révélation de l’automne 2008, Liam Finn, sans crier gare, signe un album indispensable à toute bonne discothèque. Rempli de tubes en puissance, son songwriting sait aussi se faire discret, non ostentatoire ; sachant se laisser apprécier sur la durée, ce disque lumineux à l’esprit et au son profondément printaniers saura vous sortir du coup de blues hivernal. Son assurance scénique rend d’ailleurs honneur à ce petit chef-d’œuvre de pop. (duqueque)
17. Syd Matters - Ghost Days
Là où il n’y a pas un groupe qui ressemble à Syd Matters, c’est dans cette orchestration mélodieuse. Un album de plus et pourtant Syd Matters se renouvelle à chaque étape avec cette fois-ci un accent sur des arrangements vocaux de très haute qualité, dans une ambiance aérienne sublime. (indé.pdt)
Une formation française peu en lumière et pourtant auteur d’un sans-faute avec ses trois albums ; des enregistrements inspirés à la base du travail de Radiohead avant de prendre une tournure plus folk avec ce Ghost Days. Syd Matters n’est à présent plus le travail d’un homme seul, mais bel et bien d’un groupe, l’univers original de Jonathan Morali s’efface petit à petit pour laisser apparaître des compositions acoustiques non moins charmantes comme le superbe It’s A Nickname. (Pol)
18. Bon Iver - For Emma, Forever Ago
En ces temps d’abondance poudreuse, où la neige et le froid nous assaillent, il est bon de se rappeler qu’un jeune Américain, barbu comme tous les folkeux, nous a sorti cette année de quoi nous réchauffer au coin du feu, un album intimiste, où des accords Nick-Drakiens côtoient une voix d’ange qui frappe dès le premier instant. Le morceau de tendresse romantique de l’année, un plaisir à ne pas bouder. (Lou Reed)
Vous assemblez une guitare acoustique, une cabane paumée dans le Wisconsin et un type dépressif à souhait, vous obtenez quoi ? Le meilleur album d’indie-folk de l’année tout simplement. On est touché par à la fois tant de simplicité et tant de sentiments qui se dégagent de cette voix à fleur de peau. (Carlo)
Justin Vernon nous invite dans sa cabane du fin fond du Wisconsin avec sa folk dépouillée, sur le fil, qui nous émeut de bout en bout. En écoutant Bon Iver, on a envie de regarder la neige tomber pendant des heures ou de se blottir au coin d’un feu de bois. (Guismo)
19. Mogwai - The Hawk Is Howling
Pour moi Mogwai c’est toujours ce savant mélange de brutalité retenue et de musique atmosphérique avec des subtilités de dosage à chaque galette. Alors on l’aime ou pas et s’il faut le comparer je dirais qu’il est plus dans la veine de Come On Die Young, en tout cas c’est un très bon album de rock inspiré. (Nono)
Toujours pareil, Mogwai ? Oui et non. Oui en terme de qualité et d’orientation générale. Et non, car, sur cette recette monolithique qu’ils appliquent rigoureusement depuis tellement longtemps maintenant, ils trouvent toujours moyen de nous surprendre. (Lloyd_cf)
Excepté l’inquiétant Batcat et les beats répétitifs de Sun Smells Too Loud, les Ecossais de Mogwai nous livrent ici ce qu’ils savent faire de mieux : des compositions sur le fil, une ambiance atmosphérique, sombre et émouvante où la violence sonique reste maitrisée et retenue. I’m Jim Morrison, I’m Dead, Scotland’s Shame, Local Authority en sont les parfaites illustrations ; avec des morceaux de ce calibre, la concurrence ne peut plus rivaliser. (can)
19. Tindersticks - The Hungry Saw
De vrais bons musiciens pour un nouvel album qui ne fera pas tâche dans une discographie déjà bien fournie, en trois mots : sobriété, classe et volupté. (Kunstler)
Les Tindersticks terminés ? On pouvait le craindre puisque les dernières sorties du groupe étaient, il faut l’avouer, un cran au-dessous des trois premières. Il faudra désormais compter sur un quatrième album phare dans leur discographie (en se cantonnant aux stricts albums studio) puisqu’avec The Hungry Saw, les compères de Nottingham sont revenus en grande forme. Sur des parties instrumentales toujours aussi mélancoliques et travaillées, la voix de Stuart A. Staples est toujours aussi maîtrisée et les détails s’accumulent à chaque nouvelle écoute. Les Tindersticks ne révolutionnent pas leur musique, mais ils nous livrent un album d’une beauté rare. (elnorton)
C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe, les Tindersticks retrouvent ici les ingrédients qui font de leur discographie une œuvre quasi-parfaite : des chansons d’une indémodable splendeur portées par la voix unique de Stuart Staples, des arrangements somptueux, une ambiance douce et feutrée, le tout servi dans la plus grande sobriété et efficacité. Rien que pour cela, respect. (can)
Singles de l’année
1. Gotye - Hearts A Mess
1. Portishead - The Rip (ex-aequo)
3. The Notwist - Where In This World
Artistes de l’année en concert
1. Radiohead
2. Sigur Rós
3. Why ?
Top EPs
1. Animal Collective - Water Curses
2. Fleet Foxes - Sun Giant
3. 50 Foot Wave - Power + Light
Best-of |
Réédition 2008 |
Album Live |
Eels - Useless Trinkets | Pavement - Brighten The Corners | Belle & Sebastian - The BBC Sessions |
Un très grand merci aux membres du Forum Indie Rock qui tout comme les artistes sont à l’honneur pour ce bilan de l’année 2008. Découvertes, conseils, passions et jugements avertis, les années FIR passent, nos discothèques débordent de trésors et pourtant on sait que demain sera encore meilleur. Bonne année 2009 à tous et n’hésitez pas à nous rejoindre.
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