Ce qu’il y a de bien avec les musiques dites actuelles, c’est que les années passent et on découvre sans cesse des artistes capables de surpasser leurs ainés, en toute humilité.

J’ai bien le souvenir d’avoir adulé Andrew Bird, ce génie à l’aise aussi bien au violon, au séquenceur, à la guitare qu’au sifflement. Un seul homme capable de restituer tant de richesses mélodiques avec les moyens du bord, ça me paraissait à l’époque comme la fin d’un sentier débouchant sur une magnifique clairière qu’on ne quitterait jamais. Ma curiosité l’a emporté, et me voilà reparti de plus belle à crier dans la vallée que l’herbe est encore plus belle chez les Bowerbirds.

En effet, quand vous entendrez ces oiseaux jardiniers composés de la charmante Beth Tacular, Phil Moore et Mark Paulson, certains resteront bouches bées, d’autres auront le bec cloué, et dans tous les cas un silence respectueux s’imposera pour apprécier leur tout premier album intitulé Hymns For a Dark Horse . C’était déjà le cas avec Andrew Bird puisque personne n’oserait déranger un artiste quasi seul en scène dans l’exercice difficile qu’impose la restitution de ses morceaux. Ici, c’est la douceur des instruments, la finesse des compositions qui forcent le respect.

Sur Dark Horse, l’arrivée du violon méduse déjà une bonne partie de l’auditoire. Et c’est dans cet état qu’on se fait cueillir par l’accompagnement vocal de Beth , léger, gracieux, idéal pour donner de la hauteur au morceau. Il est vrai aussi que j’avais omis de dire qu’avant d’arriver à ce morceau on passe par le "hippie" In Our Talons, ça fait un peu peur dit comme ça, mais dans cette communauté là, on joue de l’accordéon et ça change tout. Vous découvrirez également Human Hands avec un piano de saloon et cette batterie si caractéristique du groupe. Ensuite, on alterne, tantôt c’est l’accordéon qui revient avec un effet garanti par un instrument utilisé à bon escient (Bur Oak, Slow Down), tantôt le violon avec la force intrinsèque qu’on lui connait (My Oldest Memory, The Marbled Godwit).

Au final, on se retrouve avec un album simple, homogène, radieux, qui ne demande qu’à vous transporter dans un univers chaleureux à l’image du Olive Hearts qui clôt cet album. Ce groupe de Caroline du Nord est entré en communion et on partage avec grand plaisir leur musique en forme de pain béni.

Site Officiel : www.bowerbirds.org