Fog - Ditherer
Quatrième album du pseudo-groupe d’Andrew Broder, aujourd’hui véritable trio, Ditherer est le labyrinthe que tout le monde a évité cet été, qui sait, peut-être de peur de s’y perdre ?
1. We Will Have Vanished
2. Inflatable Ape Pt. 3
3. I Have Been Wronged
4. Hallelujah Daddy (feat. Why ?)
5. What Gives ? (feat. Phil Elverum)
6. You Did What You Thought
7. The Last I Knew Of You
8. Ditherer (feat. Andrew Bird & Dosh)
9. Your Beef Is Mine
10. On The Gallows
11. What’s Up Freaks ? (feat. Alan Sparhawk & Mimi Parker)
Pourtant, depuis ses prudentes incursions vocales sur l’éponyme Fog sorti en 2000, on imaginait volontiers Broder en frère jumeau de Thom Yorke tant la similitude de timbre et de chant apparaissait bluffante. Et si deux ans plus tard son digne mais surprenant successeur, Ether Teeth , après l’abstract mâtiné de folk à dominante instrumentale de cet impressionnant début, avait dévoilé une facette inattendue du groupe, quelque part entre americana acoustique, ambient, ébauches bancales de mélodies pop, bidouillages électro, ryhmiques hip-hop, incursions jazz discrètes et piano d’inspiration néo-classique, le tout avec une ampleur silencieuse qui rappelait dans ses plus beaux moments le Talk Talk de Spirit Of Eden , ça n’est qu’en 2005 avec l’extraordinaire 10th Avenue Freakout et son sérieux virage vers un rock complexe et hybride aux constructions mouvantes lorgnant sur le free jazz et s’ouvrant pleinement à l’écriture et au chant d’un Broder enfin décomplexé, que la comparaison avec Radiohead commença véritablement à s’imposer.
Et pourtant, l’univers de Fog demeure très différent de celui du quintette d’Oxford. Continuant son bout de chemin sinueux, Broder laisse pleinement éclater ici - au propre comme au figuré - ses racines américaines déjà entraperçues sur les albums précédents, nourries néanmoins à la même électro mutante qui berce les musiciens du label Anticon (avec lesquels il a toujours entretenu des relations étroites) et au krautrock hypnotique et tribal de Can (On The Gallows, véritable odyssée de plus de 10 minutes passant du folk le plus lumineux aux jazz-rock le plus hanté) et livre un nouveau chef-d’oeuvre à la hauteur du précédent, illuminé par l’une des plus belles chansons de l’année, The Beef Is Mine, enrichi par la présence efficace autant que discrète d’invités aussi prestigieux qu’Andrew Bird (qui avec l’aide de Martin Dosh aux arrangements, met son violon au service de la chanson éponyme Ditherer) ou Why ? (son leader et fondateur Yoni Wolf, ami précieux de Broder, collaborant par ailleurs avec lui au sein du projet Hymie’s Basement dont l’unique album à ce jour, paru en 2003, est sans doute le plus passionnant ovni pop de ces dernières années) sur l’halluciné Hallelujah Daddy, et clos en beauté par le couple leader de Low Alan Sparhawk et Mimi Parker, en roue libre sur le vibrant What’s Up Freaks ? dans la continuité aride et tendue de leur excellent Drums And Guns sorti en mars dernier.
Mais alors, pourquoi Radiohead, me direz-vous ? Eh bien sans doute pour les hybridations soniques et mélodiques qui font de ce Ditherer un album-monde d’une richesse proprement hallucinante, et pour ces constructions schizophréniques, cet entrelac labyrinthique dont on parlait plus haut, et dans lequel on aimera sans doute se perdre, plus que jamais, dans un siècle ou deux.
Pour découvrir plus amplement Fog et son dernier album, rendez-vous sur myspace où trois extraits de Ditherer sont en écoute, ainsi que d’excellents remixes par Jesu et Dntel.
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