Non, Quentin Dupieux n’a pas copiné avec Gérard Holtz ou Lionel Chamoulaud pour son nouvel opus et même si en terme d’électro calibrée pour les génériques d’émissions sportives le label Ed Banger se pose là cette année avec des sorties plus racoleuses les unes que les autres (de SebastiAn à Justice en passant par Breakbot et ses mauvais plagiats de Phoenix), on attend évidemment bien mieux de Stade 2, prévu pour le 21 novembre et précédé de deux extraits dans la continuité du clubbing glauque et décadent du précédent opus de Mr. Oizo, Lambs Anger :
A en juger par la pochette on peut néanmoins imaginer une certaine aversion du bonhomme pour l’opium sportif et ses troupeaux de fanatiques shootés à la bière ("le sport c’est déprimant" peut-on notamment lire sur son Soundcloud), mais l’album disponible aujourd’hui même via iTunes et donc déjà sur les plateformes de streaming habituelles ne se contente pas de tendre à notre société à l’article de la mort cérébrale le miroir de cette déliquescence qu’elle s’empresse d’oublier devant la télé ou sur le dancefloor. Car ce quatrième album renoue également avec la dimension foncièrement morbide et tordue du génial Moustache, réédité en début d’année par Brainfeeder, avec des titres à danser sur la tête faute d’avoir trois jambes (cf. Camelfuck ou l’éponyme Stade 2) voire même une incursion en fin de parcours aux frontières de l’univers du label de Flying Lotus avec l’arythmique Druide et ses étranges saturations syncopées, autant de bonnes nouvelles en somme pour les fans de la première heure.