Après un comateux Pocket Symphony (lire notre chronique) en 2007 qui voyait ses quelques grands moments (Photograph, Redhead Girl, Left Bank) gâchés par un single stupide (Mer du Japon), des featurings dispensables (One Hell of a Party, Somewhere Between Walking and Sleeping) et des morceaux bancals, le duo versaillais le plus célèbre de la planète est attendu au tournant.
Disque de salon pour néo-bobo, Pocket Symphony avait déçu les fans de la première heure. On se retrouvait en terrain connu, très loin des expérimentations aventureuses d’un 10.000 Hz Legend, des charmes éthérés d’un Virgin Suicides ou de la pop lunaire d’un Moon Safari. Que peut-on donc encore attendre de Air en 2009 ?
C’est tout le suspense qu’entretient la sortie de Love 2 (voir le tracklisting), leur nouvelle production à paraitre à l’automne. Enregistré dans leur studio parisien et produit par leurs soins, ce cinquième album du duo, sixième si l’on inclut Virgin Suicides, intrigue d’autant plus que les deux extraits laissés à l’écoute par le groupe orientent dans deux directions diamétralement opposées.
D’un côté Sing Sang Sung, morceau un peu benêt sonnant comme du Talkie Walkie sans génie, un Alpha Beta Gaga sans humour, qui laisse à penser que le groupe n’a pas retenu la leçon.
De l’autre Do the Joy, sa guitare abrasive et ses synthétiseurs menaçants, qui font renouer un temps avec l’atmosphère d’un 10.000 Hz Legend accompagnés d’un piano et de lignes de voix typiques de Air, qui montrent que le groupe n’a pas pour autant renié le travail accompli sur les deux derniers albums.
Dans ces conditions, difficile de prévoir un quelconque sort à ce Love 2. Selon la direction exploitée, et si elle se rapproche de celle prise sur Do the Joy, on pourrait se prendre à rêver de retrouver tout le talent, maintes et maintes fois loué, du duo versaillais qui ne se serait que ’mis en sommeil’ le temps d’un disque. C’est en tout cas tout le mal qu’on leur souhaite.
