50 Foot Wave - Power + Light
La nouvelle salve du power trio de Kristin Hersh est un EP puissant, aventureux et souvent bouleversant.
Medicine Rush
Honeysuckle
Power+Light
Skeleton Key
Broke
Wax
Sun Dog Coma
Power + Light : l’électricité, le pouvoir ou la puissance... et la lumière. Dans son ambivalence même, ce titre résume bien l’étape que représente cet EP époustouflant dans l’évolution de 50 Foot Wave. A la force de frappe électrique du trio s’ajoute ici une puissance émotionnelle qui renvoie directement au travail en solo de Kristin Hersh.
Lumineux, Power + Light l’est par l’évidence de ses accroches, par les interventions poignantes du violoncelle de Victor Lawrence, plus que par ses thèmes. Sombres étaient les préoccupations de Kristin Hersh au lancement du groupe en 2004, sombres elles sont aujourd’hui. Mais pour les exprimer, elle dépasse ici l’exercice punk/math-rock qu’était le 50 Foot Wave des débuts et déploie, avec une maîtrise fascinante, toute la palette de ses talents de composition.
Power + Light, EP disponible en vinyle et en téléchargement gratuit, est constitué d’un seul morceau de près de 26 minutes, divisé en sept mouvements. Sa réussite doit beaucoup au travail ahurissant réalisé par Rob Ahlers (batterie) et Bernard Georges (basse), assurant alternativement un groove impeccable qui propulse véritablement les chansons de Kristin Hersh et une cavalcade à faire trembler les murs pour appuyer les assauts de sa guitare.
Si les premiers mouvements évoquent très clairement le 50 Foot Wave que l’on connaît (rythmiques accidentées, guitares aiguisées, martèlement punk), le changement de ton se fait clairement sentir au quatrième (Skeleton Key), avec un net ralentissement du tempo et l’irruption du violoncelle. Le cri désespéré de Kristin Hersh - "Waste, waste of space" - a de quoi coller la chair de poule à un mort (juste après l’avoir réveillé). Un monument de pure émotion.
Plus nettement rock mais pas moins touchant, Broke évoque la pauvreté, un thème malheureusement récurrent chez cette artiste accoutumée aux galères, et se grave facilement dans la mémoire avec son refrain accusateur ("He said do you know / What if feels like to be broke ?"). Wax renoue avec l’ambiance de champ de bataille et balance un martial "Heads roll" au groove mortel.
La conclusion est lancinante avec un Sun Dog Coma en crescendo sur lequel la chanteuse admet : "I can’t let you go away". Au fond ça tombe bien, car on n’a qu’une envie, c’est d’y revenir pour assimiler petit à petit cet incroyable bloc de musique.
Au terme de ce bilan de l’année 2010, j’ai bien failli décider de m’exiler en Islande pour être aux premières loges lorsqu’un artiste émerge. Et, aux vues de mes écoutes de dernière minute, je ne peux m’empêcher de penser que nous passons sans doute à côté de sacrés grands albums.
Quinquagénaire depuis quelques mois, l’ex-chanteuse des Throwing Muses prend le temps de s’arrêter pour faire le point et dévoile Wyatt At The Coyote Palace, oeuvre gargantuesque puisqu’elle prend la forme d’un livre appuyé par un double album.
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