Archive - Lights
1. Sane
2. Sit back down
3. Veins
4. System
5. Fold
6. Lights
7. I will fade
8. Headlights
9. Programmed
10. Black
11. Taste of blood
Sortie le : 19 mai 2006
Le Archive nouveau est arrivé. Nouveau car nouveau line-up, exit l’Irlandais Craig Walker qui avait marqué de son empreinte les bouleversantes chansons mortuaires des opus précédents (oui, même le tristement sous-estimé Michel Vaillant, fausse BO et vrai album de deuil - à ne pas confondre par contre avec la vraie BO homonyme, plus informelle et instrumentale mais néanmoins excellente).
En route vers une carrière solo, il a laissé place à un Pollard Berrier certes moins expressif mais parfaitement posé et efficace sur chacune des parties chantées des morceaux de ce nouvel album, qui perpétue le son rêche et sombre des trois précédentes réussites du groupe tout en renouant avec celui, plus lumineux mais tout aussi mélancolique, du cultissime Londinium des débuts du duo Darius Keeler/Daniel Griffiths.
Certes il n’y a pas de vrai sommet dans Lights, comme pouvaient l’être par exemple certains morceaux de l’immense You All Look The Same To Me (notamment le génial Again), mais une vraie unité, une régularité dans l’excellence tout au long d’un album hypnotique qui ne se départit jamais de son atmosphère de mal-être à la violence plus rentrée que dans les trois albums précédents, où la révolte le disputait au désespoir. Archive aussi est passé à autre chose, et avec le départ de Walker a partiellement mis de côté les guitares du très réussi Noise pour revenir à la dominance électro-rock d’un Michel Vaillant.
On est loin de Take My Head, Lights est un album toujours lyrique, certes, mais sec de larmes, au profond désespoir d’autant plus dévastateur qu’il est toujours contenu. On peut soupçonner Darius Keeler d’avoir pleinement repris en mains l’univers de son groupe, là où il s’était fait "simple" metteur en son au service des chansons aux émotions extrêmes, forcément extériorisées, de Craig Walker.
Toutefois, un certain romantisme désespéré demeure, car il est toujours question d’amour impossible que l’on essaie de laisser derrière soi pour de bon (cf. le final du magnifique Taste Of Blood, qui clôt l’abum sur la profonde mélancolie d’une mélodie inachevée, mêlant en toute simplicité guitare acoustique, chant et clavier). Mais il s’accompagne, comme sur le puissant Finding It So Hard, l’autre morceau-fleuve de You All Look The Same To Me, d’une dimension machinique (cf. notamment System, Programmed ou le début de Black) reflétant la triste monotonie d’une vie sans amour partagé.
Autre point commun avec You All Look The Same To Me : Lights aussi a son morceau-fleuve, qui donne son titre à l’album. Soit plus de 18 minutes de musique, Pollard ne venant poser sa voix qu’après pas loin de neuf minutes purement instrumentales. Si la comparaison avec Again vient facilement à l’idée avant écoute, on réalise rapidement qu’elle ne s’impose en rien. C’est du côté des instrumentaux de Michel Vaillant et des chansons amères de Londinium qu’il faut chercher les germes de ce concentré de mélancolie et de colère rentrées, mêlées en un bloc électro-rock sans rupture ni temps mort.
Encadré par Fold, somptueuse ballade pop au piano illuminée par un final électro, dans la lignée des ballades des albums précédents et du dépouillement du magnifique Unplugged sorti en 2004, et le non moins somptueux I Will Fade, très Londinium mais sans rythmique hip-hop, chanté par Maria Q (déjà présente sur You All Look The Same To Me ), Lights est véritablement la pièce centrale d’un album où l’on retrouve aussi les sonorités psychédéliques chères à Daniel Griffiths à l’occasion d’un Veins qui rappelle beaucoup la grande époque des Who, influence revendiquée de Danny-Gee.
Au final, donc, un album aussi homogène par ses sonorités que varié dans ses compositions, auquel les sempiternels détracteurs d’Archive ne manqueront pas d’adresser leurs objections habituelles. Et comme toujours, on leur conseillera de consulter un ORL...
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