Alec Empire - The Golden Foretaste of Heaven
1. New Man
2. If You Live Or Die
3. ICE (As If She Could Steal A Piece Of My Glamour)
4. 1000 Eyes
5. Down Satan Down
6. On Fire (The Hellish Vortex Sessions)
7. Robot L.O.V.E.
8. Death Trap In 3D
9. Bug On My Windshield
10. No/Why/New York
Sortie le : 18 janvier 2008
On se souvient en frissonnant de The Destroyer, chef-d’oeuvre labyrinthique, album-fleuve quasi-entièrement instrumental (à part quelques cris d’horreur et autres samples vocaux bien flippants) dont les drones électro-indus de fin de monde, le déferlement épileptique de drum’n’bass métallique, les nappes électro/ambient vénéneuses et les réminiscences décharnées d’un hip-hop old school retaillé au scalpel rivalisaient d’imprévisibilité et de sauvagerie foisonnante sur un terrain proche de ceux d’Aphex Twin et du Prodigy des débuts, du punk synthétique maximaliste et sans guitares, en somme.
On se souvient d’autant mieux de cette époque où Alec Empire remixait Björk en plongeant la voix de l’islandaise au fond d’un abîme de noirceur bruitiste et de tension cauchemardesque, que ses albums d’alors sonnent toujours aussi actuels et urgents plus de dix ans après, reflets noisy d’un monde qui n’en finit plus de de ressasser sa propre folie.
Disons-le d’emblée, les fans de cette période comme ceux des années Atari Teenage Riot, combo de techno hardcore révolutionnaire dans les deux sens du terme dans la première moitié des 90’s, ne retrouveront pas grand chose de ce qu’ils appréciaient tant chez le musicien allemand dans cette dernière livraison. Trois ans près le percutant Futurist, qui parvenait presque miraculeusement à insuffler des mélodies rock directes et accrocheuses dans un déluge de bruit blanc toujours aussi délétère fait de couches de guitares abrasives et de drones apocalyptiques, The Golden Foretaste Of Heaven, en tentant de privilégier le songwriting et l’atmosphère, perd tout le reste en route : accroche mélodique, spontanéité indomptable, verve vindicative, guitares rugissantes, production abyssale, plus rien de tout ça dans cet électro-punk minimal un brin fatigué qui soutient difficilement la comparaison avec l’album de Von Südenfed paru l’an dernier. Un rapprochement qui s’impose pourtant, ne serait-ce que pour ce chant à demi-déclamé qu’on connaissait déjà au berlinois mais qu’il systématise ici sans jamais parvenir à déranger vraiment à la manière de Mark E. Smith justement, tandis que la musique échoue paradoxalement à renouer avec l’atmosphère anxiogène et la tension de tous les instants qui caractérisaient l’album précédent.
Pas mauvais dans l’absolu, mais on attendait tellement mieux de cette figure culte de l’électro radicale, dont les sorties de plus en plus espacées combinées à cette soudaine baisse d’inspiration commencent à inquiéter...
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