Venus tout droit de Jacksonville, les Black Kids n’ont absolument rien. Avec leurs dégaines impossibles faites d’oreilles de lapins et leurs clips hideux ils ne pouvaient aller nulle part si ce n’est dans le mur.

Pourtant, ajoutez une hype incroyable, la plus grosse de ces dernières années aux Etats-Unis et un single indépassable parce que déjà entendu dix fois, complètement ringard et au nom à dormir debout I’m Not Gonna Teach Your Boyfriend How To Dance With You et vous faites du plus mauvais groupe du monde, le plus génial coup marketing
de tous les temps. Personne ne connait le nom de leur manager (Ont-ils seulement eu l’idée d’en prendre un ??), mais à côté Malcolm McLaren est un homme intègre et honnête et les Sex Pistols des génies inégalés de l’innovation musicale.

Avec l’Amérique à leurs pieds sur la foi d’un seul EP d’à peine 10 minutes, que l’on a pris la peine de remixer sur disque lui enlevant au passage ce côté génialement mauvais, ces perdants magnifiques réussissent ce que tout individu censé ne pouvait rationnellement imaginer. La plus grande escroquerie depuis Spinal Tap ! Les rythmiques sont funky et 80’s dans le plus mauvais sens du terme. L’écoute de Hurricane Jane est délicieusement surréaliste et les bruitages de I’ve Underestimated My Charm (Again) sont à hurler de rire et font passer ceux de Mario pour du Mozart .

Plus rien ne peut maintenant arriver aux Black Kids qui sont déjà plus bas que terre et pourtant au firmament de la génération Pitchfork/NME. Rigolant surement encore que son succès dans son coin, le quintet enchaine sold-out après sold-out. Dans cette année 2008 trop parfaite et trop rangée les Black Kids sont nécessaires. Indispensables même. La plus grande blague de l’année et de la décénnie s’appelle Partie Traumatic . Le monde entier espère que personne ne s’en rappellera dans 10 ans. Et le plus drôle, c’est que les chances que le contraire arrive sont grandes.

Ce casse est décidément trop parfait.