...oui bon, Legrand, pas seulement, et pas sûr non plus que ça soit le meilleur exemple... mais j’avais beau essayer dans tous les sens avec Francis Lai ou Burt Bacharach, le jeu de mots marchait beaucoup moins bien.

Quoi qu’il en soit, si Alpha, depuis sa révélation en 1997 avec le fabuleux Come From Heaven paru sur le label de Massive Attack, Melankolic, jusqu’au non moins magnifique Stargazing paru six ans plus tard dans la confidentialité, n’avait jamais choisi entre une électronica céleste influencée par l’ambient de Brian Eno et le songwriting pop élégant et sinueux des compositeurs précédemment cités, c’est donc désormais chose faite, dans un sens comme dans l’autre.

En effet, après deux chef-d’oeuvres instrumentaux passés inaperçus en 2004 et l’an dernier, Lost In The Garden Of Clouds Part 1 et Part 2 , qui privilégiaient l’onirisme électro et mettaient les chansons de côté, le duo nous revient cette année en trio, et fait tout le contraire. Exit les autres chanteurs et chanteuses qui se partageaient jusqu’ici le micro, seule demeure Wendy Stubbs, et comme c’était celle que l’on préférait on ne va pas s’en plaindre. Invitée à participer à l’écriture des morceaux, celle qu’on imaginait sans mal en petite soeur rêveuse de Beth Gibbons est ainsi devenue un membre à part entière d’Alpha, et tient le chant d’un bout à l’autre des 64 minutes de The Sky Is Mine avec le grâce absolue qu’on lui connait depuis les débuts du groupe anglais.

The Sky Is Mine, c’est donc beaucoup de piano et de douleur enfouie, de percussions jazz cristallines et de bleus à l’âme, de cordes et de mélancolie, de choeurs et d’espoir aussi. C’est également la preuve qu’il faudra continuer de compter avec Alpha, qui tout comme Massive Attack n’a eu de cesse avec les années d’élargir les frontières de sa musique en se jouant des modes et des étiquettes avec un talent et une crétivité inépuisables.