2012 : 50 non-instrumental records (2/2)
En me penchant sur mes albums favoris de l’année écoulée, j’ai réalisé que les disques instrumentaux, rangés pour la plupart dans la case "expérimental" avec tout ce que cela peut comporter de réducteur et de rébarbatif (à tort) pour l’auditeur lambda, en constituaient une proportion encore plus écrasante qu’à l’accoutumée. Ainsi, seuls les deux premiers de ce classement "alternatif" auraient trouvé leur place parmi mes 50 lauréats sans ce parti-pris de compartimenter un peu tout en évitant la facilité trompeuse des étiquettes (pop vs. drone, etc.).
Suite fin de mon bilan non-instru qui part carrément en vrille et dans tous les sens, ça tombe bien c’était le but. Si vous accrochez à tous ces albums, vous êtes bons pour en écouter 300 par mois en 2013 au péril de votre santé mentale et de ce qu’il vous reste de vie sociale. Si vous n’en aimez aucun, autant allumer la radio. Entre 30 et 70%, bravo, vous pouvez continuer de lire IRM en toute sécurité !
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25. ERAAS - s/t
Le disque : On en avait parlé en 2011, et même plutôt deux fois qu’une mais pas grand monde ne nous avait entendu. Par chance, entre-temps, un soupçon de hype est passé par là et notre seconde tentative s’est révélée plus fructueuse. Il faut dire qu’en pleine mode darkwave les "Radiohead gothiques" élevés au krautrock et à la cold wave avaient tout pour plaire, toujours emmenés par les ex Apse Robert Toher et Austen Stawiarz sur cette version 2.0 d’un éponyme toujours aussi troublant, hypnotique et crépusculaire.
La voix : perçante, insidieuse, fantomatique.
Chroniqué et en écoute :
24. Deerhoof - Breakup Song
Le disque : A l’approche des 20 ans de carrière, nos agitateurs californiens de la pop noisy ne se sont toujours pas décidés à déposer les armes. En témoigne les petits hymnes mutants au groove à danser sur trois jambes de ce Breakup Song, peut-être le disque le plus hardcore et acidulé à la fois jamais sorti par Satomi Matsuzaki, Greg Saunier et leurs amis : un véritable kaléidoscope débordant de ruptures, collages et tiroirs en tous genres que l’on n’a jamais vraiment fini d’explorer.
La voix : facétieuse, sautillante, piquante.
23. Felix - Oh Holy Molar
Le disque : Un piano en majeur, un parfait compromis de mélodies délicates et de contours abrupts marqué par le pop de chambre autant que par le jazz, l’ambient ou la musique classique, des arrangements à la dramaturgie discrète et une voix à tomber, voilà les principaux ingrédients des miniatures de Lucinda Chua et de sa bande. Ce deuxième opus chez Kranky n’a pas réussi à remplacer dans mon cœur l’instantané You Are The One I Pick mais l’absence totale de déception après un tel chef-d’œuvre inaugural est déjà un exploit en soi.
La voix : douce mais affirmée, légèrement éraillée, belle comme un diamant brut.
En écoute. On en parlait aussi un peu ici.
22. Nihill - Verdonkermaan
Le disque : L’un des trois choix "redondants" de ce classement, que vous pouvez également retrouver dans notre bilan metal 2012 mais difficile d’y échapper tant le black abrasif et frénétiquement martelé des Hollandais emmenés par Michiel Eikenaar (Dodecahedron) a marqué mon année, de la découverte tardive de l’impressionnant Krach (2009) aux incursions dark ambient menaçantes et morbides (dont Gnosis Pt. IV prend ici directement la suite) jusqu’à ce nouvel opus au déluge de fûts et de guitares furieuses.
La voix : démonique, féroce, mortifère.
Chroniqué et en écoute :
21. Spain - The Soul Of Spain
Le disque : 11 ans après, Spain reste Spain mais pas question de simplement prendre les mêmes et de recommencer. En effet, si son spleen aux accents bluesy demeure la marque de fabrique du groupe californien, c’est à la tête d’un line-up rajeuni que Josh Haden ressuscite son bébé, injectant une bonne dose d’électricité dans son gospel moderne entre deux complaintes folk alanguies. Le retour en grâce de l’année.
La voix : traînante, fervente, mélancolique.
20. Jodis - Black Curtain
Le disque : Groupe à part dans le catalogue d’Hydra Head comme dans les carrières pourtant riches et variées de son patron Aaron Turner (Isis, Mamiffer, Old Man Gloom) et de James Plotkin (Khanate), Jodis n’a de metal que le passif de ses membres, cultivant l’épure bluesy d’une ambient à guitare majestueuse et liturgique dont les riffs saturés aux traînées pénétrantes sonnent comme la main de Dieu descendue dans le désert pour réconforter le pèlerin égaré.
La voix : mystique, flottante, radiante.
Chroniqué et en écoute :
19. Paul Buchanan - Mid Air
Le disque : Abîmé par la vie, envahi par les regrets et d’autant plus désarmant, Paul Buchanan, inventeur de la synth-pop impressionniste avec The Blue Nile, reprend les choses là où son groupe les avait laissées mais dans le plus simple appareil, piano/voix sur fond d’arrangements de clavier éthérés pour mieux nous cueillir au détour d’une intonation meurtrie ou d’une mélodie crève-cœur. Miraculeux.
La voix : poignante, chagrinée, à nu.
18. The British Expeditionary Force - Chapter Two : Konstellation Neu
Le disque : Il aura fallu 5 ans à Aid Burrows et Justin Lockey pour accoucher de ce deuxième volet de la trilogie annoncée, pourtant déjà bien entamé à la sortie de son prédécesseur. C’est dire l’acharnement passé à parfaire les rêveries kosmische, envolées flamboyantes et autres jams incandescents de ce disque aussi immédiat que finement produit, et qui aurait mérité bien mieux que l’indifférence dont le duo semble toujours faire l’objet malgré le beau succès d’estime du label Earased Tapes.
La voix : dédoublée, caressante, acidulée.
17. Empusae - Symbiosis
Le disque : Sans renier le tribalisme épique et ténébreux des fabuleux Tzolk’in dont il partage le line-up avec le Français Flint Glass, la cérémonie occulte qu’orchestre Nicolas Van Meirhaeghe en tant qu’Empusae avec l’aide de ses vocalises en toge tient davantage de la messe gothique que du trip chamanique, alternant complaintes menées à l’orgue ou au piano et monuments de tension plus abstraite aux atmosphères de fin de siècle.
La voix : chuchotées, obsédantes, malaisantes.
16. Richard Youngs - Core To The Brave
Le disque : Avec ses boucles de drones de guitare distordus et ses cascades de martèlements déstructurés, ce dernier album en date du prolifique aventurier anglais au chant halluciné donne l’impression d’avoir bouffé et digéré les digressions free noise d’un Zs et les chapes doomesques de Nadja et d’être allé les recracher 30 ans plus tôt à la grande époque de la no wave. Singulièrement captivant.
La voix : solennelle, prophétique, illuminée.
15. Captain Murphy - Duality
Le disque : Flying Lotus en beatmaker hip-hop c’était certainement un rêve pour beaucoup, non sans appréhension pour d’autres. Mais force est d’admettre que le résultat, bien que nécessairement cadré pour servir d’écrin aux flows hautement manipulés de Jeremiah Jae ou Earl Sweatshirt entre deux digressions instrumentales plus cinématiques ou abstraites, a tout pour enthousiasmer les amateurs de samples vintage et de beats drogués, mariant rondeurs bossa, atmosphères enfumées et spleen futuriste avec l’aide de Madlib, Teebs ou encore Just Blaze.
La voix : des flows charismatiques, rigides, distordus, hypnotiques.
15bis. Eryn Non Dae - Meliora
Le disque : Le risque quand on laisse passer plusieurs semaines entre deux parties d’un bilan, c’est de se retrouver avec une découverte de dernière minute susceptible de chambouler le classement. Dans mon cas, d’où ce "bis", ce fut Meliora, second album du combo toulousain Eryn Non Dae déjà mis en avant dans notre sus-mentionné top metal pour ses circonvolutions étouffantes et fébriles dont les pics d’intensité cycloniques entrecoupés de traînes atmosphériques menaçantes et plombées comme un ciel de jugement dernier impressionnent par leur maîtrise de la dramaturgie et du contraste. Une claque.
La voix : (tour à tour) tonitruante et gutturale, insidieuse et murmurée, claire et incantatoire.
Chroniqué (par l’ami Leoluce) et en écoute.
14. Borko - Born To Be Free
Le disque : Quatre ans qu’on l’attendait cette confirmation de l’Islandais, qui déjoue tous les pronostics en cadrant ses chansons toutes mélodies vocales en avant après les avoir laissées divaguer à foison sur un Celebrating Life ouvert aux quatre vents et notamment à ceux de l’improvisation. Et pourtant, loin de décevoir, Borko parvient à nouveau à nous emporter dans ses filets grâce à un songwriting flamboyant, des humeurs en clair-obscur et des arrangements toujours aussi subtils et aventureux, signant au passage avec Waking Up To Be et surtout The Final Round deux des chansons les plus marquantes de ce cru 2012.
La voix : nasillarde, râpeuse, exaltée.
13. Rough Fields - Edge Of The Firelight
Le disque : Dans un monde parfait, Rough Fields aurait déjà la notoriété de The Notwist ou d’Apparat, et impressionnerait pour sa capacité à souffler le chaud et le froid, alliant la grâce d’une électronica aux rythmiques faites de bric et de broc, l’émotion d’une pop cristalline aux arrangements vaporeux et la profondeur de champ de ses crescendos texturés à la croisée du drone et du post-rock sur ce premier album d’une richesse inouïe. Manque de pot, la succès n’a pas encore frappé à la porte de l’Anglais James Birchall mais voyons le bon côté des choses, on pourra encore profiter un temps de cette impression de musique de chevet jouée rien que pour soi.
La voix : falsetto, planante, éthérée.
Chroniqué et en écoute :
12. La Mauvaise Humeur - s/t
Le disque : Si on m’avait dit que le meilleur album hip-hop de 2012 serait français, j’aurais d’emblée misé une pièce sur Monsieur Saï, associé ici à son compère le producteur OS pour un précis de storytelling désenchanté aux atmosphères sombres et cinématiques nourries au jazz ou au post-rock... voire au metal sur Le canapé ou La main de Joe, formidable fable futuriste à la Blade Runner dont les allures de film noir font écho aux espoirs déchus d’un quotidien désincarné.
La voix : nonchalante, maussade, désabusée.
11. Motorpsycho & Ståle Storløkken - The Death Defying Unicorn
Le disque : Après plus de vingt ans passés à phagocyter metal, prog, jazz et psychédélisme, les rockeurs norvégiens habitués du hors-format s’associent au jazzman d’avant-garde Ståle Storløkken, lui-même coutumier du label ambient-jazz Rune Grammofon via son groupe Supersilent, pour livrer l’un de leurs plus beaux ovnis : une véritable épopée musicale maniant emphase et raffinement, mélodies pop et démesure symphonique, introspection mystique et charges héroïques dans un même souffle lyrique et libertaire.
La voix : délicate, opiacée, liturgique.
10. Dan Deacon - America
Le disque : Sans rien sacrifier à son amour pour les collages dada lyriques et foisonnants, le trublion de Baltimore ose enfin s’attaquer de front à l’héritage de la musique minimaliste et répétitive américaine des Philip Glass, Steve Reich ou Terry Riley qui infuse son univers depuis les tout débuts en invitant un ensemble orchestral à se joindre à la fête, et même à mener la danse sur une suite de toute beauté rendant hommage à l’esprit de liberté d’une Amérique bigger than life.
La voix : ludique, émerveillée, enflammée.
9. Laetitia Sadier - Silencio
Le disque : Deux ans près le très bon The Trip, la chanteuse de Monade et Stereolab passe un palier en solo en minimisant les influences électroniques, post-rock et rétro-futuristes de ses deux formations aux profit d’une pop sous perfusion twee et bossa, qui ne lésine pas sur les chemins de traverse et sait faire preuve de luxuriance sans que les arrangements n’étouffent jamais les mélodies troublantes et la voix plus confiante que jamais de la Française. Désarmant.
La voix : charmeuse, chaleureuse, malicieuse.
8. Alpha - Eleventh Trip
Le disque : 9 ans après Stargazing, Corin Dingley reprend goût au papillonnage, tant en terme de voix avec pas moins de trois invités dont le chanteur de Blueneck et la fidèle Wendy Stubbs qu’en terme d’atmosphères et d’influences, le seul point commun entre le spleen jazzy de Stay, le r’n’b nébuleux de Covers Been Blown, les rêveries rétro de Lisbon ou le crescendo dramatique de Don’t Stop It’s War avec les sus-nommés post-rockeurs anglais aux instruments demeurant cette qualité onirique, stratosphérique voire tout simplement féérique qui n’a jamais cessé d’envoûter chez ce magicien du trip-hop. Et pour faire durer le plaisir, n’oublions pas L’Hiver EP, parfait addendum à télécharger via le site communautaire Alphaheaven.
La voix : soul (Hannah Collins), neurasthénique (Duncan Attwood), séraphique (Wendy Stubbs).
7. Old Man Gloom - NO
Le disque : Entouré de membres de Converge, Cave In, Zozobra ou encore All Pigs Must Die, le patron d’Hydra Head Aaron Turner parvient à tirer le meilleur de ses influences les plus brutales comme les plus atmosphériques sur ce disque alternant sans complexe errances doom, saillies hardcore, prophéties acoustiques et décharges apocalyptiques sans jamais céder à la tentation démonstrative qui guette tout "supergroupe". Puissant et sans concession.
La voix : rauque, rageuse, possédée.
Chroniqué et en écoute :
6. Scott Walker - Bish Bosch
Le disque : Théâtral, névrosé, lunatique, radical, les adjectifs ne manquent pas pour décrire ce nouveau chef-d’œuvre du maître, sans pour autant parvenir à rendre justice à l’expérience que constitue le disque, peut-être le plus ambitieux et décomplexé d’une carrière qui ne manquait pourtant ni de l’un, ni de l’autre depuis ses premières amours pop plus orchestrées et romantiques. Chef-d’œuvre certes, mais à ne pas mettre dans toutes les oreilles tant la folie maîtrisée de l’Américain qui phagocyte ici musique industrielle, bruitisme, opéra d’avant-garde et silences solennels à la David Sylvian pourra facilement repousser de prime abord par son apparence cacophonique et grandiloquente.
La voix : atonale, emphatique, hallucinée.
Chroniqué (par l’ami Gagoun) et en écoute.
5. Field Music - Plumb
Le disque : Adhérer à l’aplomb mélangeur des frères Brewis et à leurs compositions volontiers sinueuses et abruptes n’est pas donné à tout le monde, et pourtant ce quatrième album est peut-être bien ce que la pop a connu de plus aventureux et singulier en 2012 : érudit mais jamais prétentieux, efficace sans être démago, prog et pourtant dénué de la dimension "pompière" souvent inhérente à ce genre de fusions alambiquées héritées des 70’s auxquelles les Anglais offrent ici un grand bol d’évidence.
La voix : glam, ondoyante, haut perchée.
4. Sidsel Endresen & Stian Westerhus - Didymoi Dreams / Jan Bang & Erik Honoré - Uncommon Deities
Les disques : Le lien entre ces deux albums, c’est bien sûr la voix malmenée de Sidsel Endresen, égérie de tout ce que l’avant-jazz scandinave compte d’aventuriers du son et d’expérimentateurs forcenés depuis les débuts des labels Jazzland (fondé par son fidèle collaborateur le claviériste Bugge Wesseltoft) ou Rune Grammofon dont la vétérante n’a pas manqué d’influencer l’esthétique incarnée par Supersilent ou Phonophani par ses travaux ambient organiques et déstructurés. C’est ainsi cette dernière écurie qui nous gratifie du très free et mouvant Didymoi Dreams, collaboration live avec l’ex guitariste de Jaga Jazzist Stian Westerhus perpétuant les atmosphères fantasmatiques et ténébreuses du génial Undertow, parfait écrin pour les babillages schizophrènes et autres onomatopées possédées de la Norvégienne.
Quant à Uncommon Deities, dont quelques sections furent improvisées sur la scène du Punkt Festival 2011, il voit David Sylvian - qui publie via son label Samadhisound - assurer la narration cosmogonique entre deux incursions mystiques d’Endresen sur fond des soundscapes atonals et impressionnistes de Bang et Honoré, épaulés pour l’occasion par la trompette capiteuse d’Arve Henriksen (leader des sus-nommés Supersilent), le piano discordant de l’Anglais John Tilbury ou les cordes troublantes de Dai Fujikura.
La voix : sybilline, crachotante, névrotique.
En écoute ( Didymoi Dreams ).
3. Efterklang - Piramida
Le disque : Encore plus ambitieux, lyrique et limpide que les précédents opus du trio danois, ce nouvel album à la beauté glacée trône au sommet de la pyramide en terme de pop orchestrale et gracile. Un disque tout d’élégance et de pureté en dépit de ses composants hétéroclites (plus de 1000 échantillons sonores, un orchestre, un chœur nordique, un piano historique, des synthés et autres arrangements électroniques...) fait par et pour des esthètes avec tout ce que ça peut comporter d’agaçant si l’on ne trouve son bonheur que dans l’approximation et les accidents.
La voix : rassurante, romantique, en suspension.
2. Swans - The Seer
Le disque : Disque somme, disque monde, disque monstre, l’exemple même de l’album ultra-plébiscité que l’on n’a pas honte pour autant d’avoir à mentionner tant la bande à Michael Gira y apparaît au faîte de ses visions hallucinées, de son souffle apocalyptique et de sa puissance cathartique. Mention par ailleurs aux invités qui apportent tous leur pierre plus ou moins discrète mais toujours essentielle à l’édifice, de Low à Ben Frost en passant par Karen O, Grasshopper de Mercury Rev ou encore Jarboe, fille prodigue de retour au bercail.
La voix : éraillée, fantasmatique, habitée.
1. Leila - U&I
Le disque : Peut-être l’album le plus tangent de cette sélection, puisqu’un petite moitié de chansons seulement le composent. Une facette ultra-minimaliste tantôt frontale ou plus fantomatique née de la collaboration de l’Anglaise avec l’Américain Mount Sims, dont les amours darkwave trouvent aisément leur chemin ici entre deux méditations instrumentales abstraites et saturées. Le disque "pop" le plus tordu de l’année, et vice-versa.
La voix : gothique, modulée, séquencée.
Et voilà c’est fini, le mois prochain place aux instrumentaux !
Image logo : Stephanie Frank.
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