Notre correspondante londonnienne a pu apprécier la prestation de Air au Kentish Town Forum de Londres.

Commentaires à chaud.

21h03, les premières notes de Radian s’élèvent dans l’antre du Kentish Town Forum de Londres. La foule se taît, en attendant impatiemment l’arrivée des maîtres de la French Touch.

9 ans après la sortie de leur premier album Moon Safari , Air débarquent sur la scène anglaise sous un tonnerre d’applaudissements.
Ce soir est la deuxième et dernière date londonienne et seulement quatrième date de la tournée Pocket Symphony . Après une performance assez tendue la veille face à une audience plutôt flegmatique, malgré la horde de Français et autres étrangers présents, la pression pèse sur la performance de ce soir. Le groupe a d’ailleurs enregistré une émission pour France 2 dans l’après-midi et rempli ses devoirs de popstars en se pliant a de nombreuses interviews, trop à leur goût.

Néanmoins, c’est avec le sourire que Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel prennent leurs places sur scène et nous embarquent dans leur voyage sonique. Ils sont accompagnés de trois autres musiciens, Vincent aux claviers, Earl à la batterie et Steve aux claviers/guitares/basse/glockenspiel/choeurs. Ils enchaînent ensuite sur Venus et c’est seulement alors qu’arrive le premier titre et premier single du nouvel album, Once Upon A Time, ses cascades de piano et sa ritournelle enfantine “you’re a little girl, I’m a little boy, once upon a time”.
Jean-Benoît, tout de blanc vêtu, jusqu’à la cravate, s’exclame à la fin du morceau “On est très heureux d’être ici ce soir. On vous aime !”. A l’inverse de la veille où seul Nicolas déclara un robotique “thank you very much, merci beaucoup” au travers de son vocoder, le groupe semble de bien meilleure humeur et la foule le leur rend bien.

Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. On notera au passage le catchy Mer du Japon, qu’il nous prend quelques instants pour reconnaître avec son intro différente du disque et qui ensuite explose dans la salle. La version accélérée de ce soir n’en déforme pas la qualité et c’est avec force que le groupe se lance dedans. De même, le doux Cherry Blossom Girl, qui la veille avait été la cible de problèmes rythmiques. La présence de High School Lover, la version instrumentale de Playground Love de la BO des Virgin Suicides de Sofia Coppola est une addition bienvenue, mais le fort côté japanisant de Pocket Symphony n’est pas reflété dans la setlist. Aucun invité n’est prévu non plus, alors qu’on aurait pu s’attendre à la présence d’un Jarvis Cocker pour One Hell Of A Party ou encore Neil Hannon sur l’enchanteur Somewhere Between Waking And Sleeping. Mais on ne leur en tiendra pas rigueur. Les morceaux sont suffisamment puissants pour plonger l’audience dans une rêverie bien nécessaire en ces temps d’instabilité politique et de guerre écologique.
Et c’est quand le groupe entame les succès du premier album que le public londonien, et anglais en général, se réveille. Les garçons ne sont pas ingrats et Jean-Benoît se lance dans une envolée de MS20 pour clore le set lors d’une version rallongée de Kelly Watch The Stars. Sexy Boy fera son entrée en rappel et le groupe termine le concert avec le magique La Femme d’Argent, culminant avec une orgie de synthés et de lasers aux couleurs bleues et violettes. Le duo nous gratifie une dernière fois du sourire qui n’a que peu quitté leurs visages en cette soirée de la St Patrick, fête nationale irlandaise toujours très prisée. De toute évidence, la foule était à l’heure française ce soir et c’est avec une certaine mélancolie que nous laissons le vaisseau spatial de Air s’éloigner dans la nuit étoilée après 1h15 de bonheur…

 Setlist :
Radian
Venus
Once Upon A Time
Napalm Love
Talisman
Run
Cherry Blossom Girl
Redhead Girl
People In The City
Mer Du Japon
Photograph
Don’t Be Light
Kelly Watch The Stars

High School Lover
Sexy Boy
La Femme d’Argent