The Aliens - Astronomy For Dogs
Les Aliens aussi peuvent mourir d’amour. Et quand ils ont la vague à l’âme, ils se déguisent en George Clinton et jouent au frisbee dans l’espace avec leurs vynils des Beach Boys.
1. Setting Sun
2. Robot Man
3. I Am The Unknown
4. Tomorrow
5. Rox
6. Only Waiting
7. She Don’t Love Me No More
8. Glover
9. Honest Again
10. The Happy Song
11. Caravan
Ceux qui, à l’écoute de leur EP Alienoid Starmonica sorti l’an dernier, avaient espéré des Aliens qu’ils parviennent à perpétuer l’héritage touchant et barré du défunt Beta Band peuvent hausser d’un cran leurs attentes. Car le trio, à l’évidence, ne s’est pas arrêté à ce genre de considérations.
Gordon Anderson aka The Lone Pigeon, originaire de la petite ville de Fife où il fit partie du Fence Collective aux côtés notamment de James Yorkston et King Creosote, et ses compatriotes écossais Robin Jones et John Maclean, ex-The Beta Band donc, sont passés comme la plupart d’entre nous par la désillusion amoureuse, ont connu la fin brutale et inattendue d’une histoire qu’ils imaginaient éternelle, ont traversé ces phases autodestructrice et complaisante qui nous maintiennent à flot dans ces cas-là, ont culpabilisé et regretté leurs erreurs, lutté contre la dépression et pleuré eux aussi en acceptant enfin l’évidence, et comme ils sont musiciens ils en ont fait un album.
Cet album, c’est Astronomy For Dogs : une orgie pop cosmique de 70 minutes où fusionnent le psychédélisme des Byrds période Fifth Dimension et la candeur rythmique des Beatles d’avant Revolver , les délires space-funk de George Clinton et le rock’n’roll de Buddy Holly, l’onirisme planant des Spacemen 3 et les harmonies vocales des Beach Boys, un véritable labyrinthe mental où se côtoient dans une urgence presque désespérée piano lacrymal et disco psychotique, banjo en roue libre et flow hip-hop débité à la mitraillette, folklore écossais et musique indienne, bidouillages électro et guitare mariachi... pour faire court, disons 30 ans d’hybridation mélodique de The Band au Beta Band, le tout plongé dans un grand bain d’acide digne des plus belles et des plus folles heures de Madchester, ou quand la dimension hymnique des Stone Roses convoque l’esprit frondeur des Happy Mondays pour mieux nous faire ravaler nos larmes et tenter d’oublier celle que l’on aime encore.
Ainsi, du Setting Sun d’ouverture, hymne à la fuite en avant, au désespoir nostalgique du céleste Honest Again et sa bouleversante reprise finale en passant par la funky-pop de Robot Man et son break vibrant à la guitare acoustique, la méthode Coué de l’ensoleillé The Happy Song, Only Waiting et sa montée en puissance psychédélique qui colle le frisson ou Caravan, morceau-fleuve de l’album et véritable trip qui démarre comme un blues du bayou avant de décoller pour l’espace, bientôt contaminé en vol par une fièvre rock qui fait monter la température jusqu’à un final techno-tribal autour d’un feu indien entouré de crotales (!), l’auditeur est bon pour un aller-retour Californie-Alpha du Centaure via Disneyland avec changement à la Factory, prière de ne pas descendre avant arrêt complet de l’appareil. Un voyage universel et inépuisable qu’on renouvellera volontiers jusqu’à plus soif, malheureux en amour ou pas.
Pour découvrir la musique des Aliens, rendez-vous sur leur page myspace.
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