Comme avec Syklus en 2016, Sakne Verda deux ans plus tard et d’autres depuis, Pjusk, désormais réduit au seul Jostein Dahl Gjelsvik depuis le superbe Salt og Vind sorti il y a tout juste un an, continue d’explorer le champ des collaborations avec un nouveau 3-titres très deep et cotonneux, aux influences ouvertement sous-marines comme en témoignent l’artwork et bien sûr cet intitulé, Sub.

En compagnie du Philadelphien Andrew Tasselmyer, moitié du duo Gray Acres, c’est à un dub ambient d’outre-rêve craquelé par un souffle glacé que nous invite le Norvégien, au gré d’une progression aussi magnétique qu’évanescente (Januar). Puis, avec Tareskog, l’atmosphère se fait plus mystique, distillant réverbérations, percussions et nappes électro-acoustiques sous l’impulsion de John Derek Bishop aka Tortusa, habitué du label Jazzland dont on retrouve d’une certaine manière les tonalités ambient-jazz coutumières mais ensevelies sous les textures de givre et les basses fréquences pulsatiles.

Enfin, c’est à un autre musicien de cette scène expérimentale scandinave que se frotte Pjusk sur le troisième et dernier titre de l’EP : l’excellent Kjetil Husebø, dont on parlait tout récemment pour sa collaboration minimaliste et texturée avec le trompettiste Arve Henriksen de Supersilent sur l’album Sequential Stream l’an passé. Avoisinant les 7 minutes comme les deux précédents morceaux, cet Orgel révèle la mécanique boisée d’un harmonium antique sous les scintillements d’aurore boréale qui s’estompent à mesure que l’auditeur s’enfonce en eaux profondes, gagné par une pénombre paradoxalement sereine à l’image de cette femme âgée sur la pochette.