Avant qu’il ne signe chez Dronarivm ou Temporary Residence Limited, nous prenions déjà un grand plaisir à défendre et relayer les compositions de Bruno Bavota. C’était avant que les thèmes du pianiste italien ne soient repris dans quelques clips publicitaires populaires. Et ce n’est pas le succès de l’artiste qui nous incitera à nous détourner de ses travaux, du moins pas tant que ceux-ci seront aussi inspirés et empreints d’humilité.

Get Lost ne fait pas exception à la règle et surclasse même ses deux prédécesseurs - excluons RE_CORDIS, chroniqué ici même en début d’année dernière, mais qui revisitait d’anciennes compositions - si bien qu’il faut remonter à 2015 avec Mediterraneo pour retrouver un disque de Bruno Bavota aussi alléchant. D’Attesa à Your Eyes en passant par le sommet Darkest Light, Bruno Bavota met toujours autant le piano à l’honneur mais il le noie dans des expérimentations atmosphériques du plus bel effet (The Day that You Forgot ou (dis)connected) ou des cordes classieuses (Movement).

L’Italien nous ensorcelle également avec un San Junipero basé sur un thème de guitare envoûtant qui doit probablement son titre et son humeur à l’un des plus formidables épisodes de série de la décennie. Les fans de Black Mirror comprendront, les autres sont fortement invités à se plonger dans cet épisode accessible sans avoir vu le reste de la série. Mais revenons à Bruno Bavota, entre retour aux bases (le piano est plus central que sur ses dernières sorties) et abstractions ambient, c’est un véritable grand cru qu’il propose ici à une fanbase qui n’en finit plus de s’élargir. Tout sauf un hasard.