Le Français, dont vous pouvez toujours écouter et télécharger le très bel inédit Twin-Peaksien, Beyond the Grave, sur le volume 7 de nos compilations IRMxTP (notons que la publication des 3 derniers volets reprendra justement dans le courant du mois), livrait il y a quelques semaines un nouveau clip tourné en Super 8, single sur lequel il s’efface à nouveau au profit d’une voix féminine.
Inspiré de la pièce d’Henrik Ibsen Une maison de poupée mais également, en vidéo du moins, des œuvres de Vilhelm Hammershøi, peintre contemporain du dramaturge danois, Nora (Naked) porte le nom de la personnage principale de la pièce et trace un pont entre l’émancipation de la gent féminine dans la bourgeoisie de la fin du XIXe siècle et une actualité qui démontre malheureusement que le sexisme et l’assujettissement des femmes n’est toujours pas d’un autre temps (cf. le mouvement #MeToo, devenu global).
Flûtiste sur Beyond the Grave, Emma Broughton prend ici le micro comme sur l’EP Somewhere In Dreamland, mais dans un registre nettement plus dépouillé comme son titre l’indique. Au programme, guitare sèche à l’américaine et harmonies vocales comme un bon vieux Alela Diane, Orouni se chargeant de la six-cordes sans batterie ni arrangements pour offrir à la Londonienne, qui incarne aussi Nora dans le clip, une comptine à la première personne (c’était également le cas, mais vu de la tombe, du morceau de notre compil interprété quant à lui par une autre chanteuse, Aldwin) dont les thématiques d’insatisfaction relationnelle et de quête de liberté résonneront tout autant dans les cœurs de nombreux auditeurs masculins :
Le morceau apparaîtra néanmoins dans une version plus orchestrée sur le prochain album du musicien qui précise : "après avoir lu Une maison de poupée, j’ai ressenti une vive envie de consacrer une de mes chansons à cette pièce. Dans la perspective d’un nouveau disque, j’étais au milieu d’un cycle de morceaux qui évoquaient la dualité et la confrontation. Le personnage de Nora s’est donc révélé idéal, d’autant que je disposais d’une composition qui commençait par un refrain, chose très rare dans mes chansons. Ce refrain initial installe d’emblée le côté volontaire du personnage féminin."
Photo : Eric Åuv.