Déjà auteur de l’EP 69 en 2015, le Français LAAKE récidive avec un nouveau court-format sur lequel des beats à vifs donnent la réplique aux envolées d’un piano aussi délicat que galopant.

Sur PIAANO, LAAKE mise donc sur cette facette de son répertoire au débit enlevé. Le sommet Come mêle des rythmiques synthétiques cristallines voire aquatiques à une cavalcade aiguë toute en nuances au piano. Le pouvoir d’attraction est immédiat, l’implication d’un artiste presque possédé en live rejaillit dans ses travaux en studio et les allées et venues de l’instrument à cordes frappées ont tôt fait d’entraîner l’auditeur vers un ailleurs duquel il lui sera difficile de s’échapper.

Labyrinthiques, ces compositions s’appuient sur des beats qui peuvent même convoquer une drum & bass à la Aphex Twin sur un Melancholia survolté aux rythmiques disséquées qui contrastent avec ce piano, éternel élément central de cet EP qui porte presque son nom. Par ailleurs, les rythmiques techno d’Over semblent s’inscrire dans une filiation ancrée dans les sonorités berlinoises du début de la décennie.

LAAKE explore également un versant plus dépouillé dans un registre arythmique qui le voit alors lorgner vers le néo-classique plombé sur Tenderness ou la formidable conclusion éthérée, désarmante et lacustre que constitue Implode. A l’instar d’un Chapelier Fou qui troquerait son violon contre un piano, LAAKE s’affirme, avec ce second EP, comme l’un des plus talentueux orfèvres français de cette fusion entre beats et cordes minérales.