Le streaming du jour #1617 : Water Music - ’Woodland (Sketches)’
Le génial Starland délivré en début d’année à peine digéré, MJ Barker s’offrait une récréation avec un disque homonyme signé sous le pseudonyme de Ute Root, trio au sein duquel il est assisté par sa femme Beth Barker et Kate Alexander.
MJ Barker semble particulièrement créatif cette année puisqu’il dévoile un nouveau court-format sur lequel il se montre toujours aussi inspiré. Celui-ci est néanmoins atypique en ce sens que, signé sous le pseudonyme de Water Music, il admet la présence de Lochi derrière des fûts souvent minimalistes ainsi que celle de sa femme sur la partie vocale du deuxième titre. Et si Water Music, initialement le projet d’un homme isolé et tourmenté, était en train de devenir une formation collective ?
L’hypothèse peut rapidement être contrée, tant la mélancolie que manifeste MJ Barker reste prégnante. Génial, l’Australien possède une identité musicale complexe qui le maintient à distance de ses pairs.
Cela se ressent dès la plongée en apnée de quatre minutes d’un Goat introductif où l’auditeur est confronté à ses propres démons autant qu’à des éléments naturalistes anodins. Un état de semi-conscience proche de la transe peut être généré par ces divagations mystiques que les Doors pourraient avoir produites s’ils avaient émergé au XXIème siècle.
S’ensuit un Never aux effluves tribales, les parties vocales assurées par Beth Barker se contentant de fredonnements accompagnant une montée progressive hypnotique sur laquelle l’électricité des accords mineurs se veut aussi massive que délicate.
Ces accords mineurs, basés sur la note Ré, constituent justement le point de départ de ce court-format dont le Melbournien s’excuse de n’avoir pas encore déterminé le concept. La lo-fi mélancolique et cinématographique de l’artiste est en tout cas toujours aussi percutante et le Quiet final repose sur quelques arpèges répétés dont les tourbillons ne servent qu’à renforcer le sentiment d’isolement et d’oppression que peut ressentir l’auditeur.
MJ Barker dit aller mieux. Ce n’est franchement pas évident à l’écoute de ce court-format, et c’est finalement aussi bien. Les variations de l’humeur de l’artiste n’ont pas de prise sur sa créativité, sa capacité à composer des hymnes névrosés restant intacte. La marque du véritable génie dont il fait inlassablement preuve depuis le Wolves que nous défendions en 2014 ?
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