Le streaming du jour #1499 : Daigo Hanada - ’Ichiru’

Découvert l’an dernier avec son titre Again au souffle minimaliste sur la superbe compilation Piano Cloud Series Volume One de 1631 Recordings - label suédois fondé par David Wenngren aka Library Tapes et Mattias Nilsson de Kning Disk qui vient de publier il y a quelques jours le charmant et fragile petit EP The Cycle of Nature d’un autre pianiste tokyoïte habitué de nos pages celui-ci et présent sur le même projet, Akira Kosemura -, le Japonais Daigo Hanada évoque solitude, souvenirs érodés par le temps et silhouettes d’amours perdues dont on peine à se remémorer les traits sur ce recueil néo-classique dépouillé et pourtant déchirant de désespoir sous-jacent.
Sorti cette fois chez Moderna, label de Montréal qui se veut trait d’union entre la musique classique contemporaine et l’électronique expérimentale versant ambient avec dans son giron des artistes tels que Pleq ou Mike Harris, Ichiru n’en est pas moins complètement organique, mettant en scène un simple piano enregistré dans toute sa nudité, un exercice auquel s’était notamment prêté à plusieurs reprises le Berlinois Nils Frahm (lui même au générique de la compilation sus-mentionnée) et qui ici met en avant le bruit des pédales de l’instrument et autres imperfections traitées avec respect par le mastering d’Emil Thomsen (le Felt de Nils Frahm justement, c’était lui).
Ichiru, "un fil" en japonais, c’est le fil des souvenirs douloureux que l’on remonte dans le recueillement de la nuit, solitude et regrets qui irriguent, non sans une certaine nostalgie pour ces tendres moments à demi-oubliés, les presque 8 minutes du final Close dont le piano mineur se passe de tout effet pour nous émouvoir dans la plus grande simplicité.
Quelque part entre ce spleen cinématographique typiquement asiatique qui infuse nombre de films coréens ou japonais modernes (la valse And This Is How It Ends et son délicat crescendo dramatique), le minimalisme lyrique de Michael Nyman ou Philip Glass (fabuleux Fragment II) et l’élégance épurée et troublante de Satie (Pfau), ce premier opus frappe par son sens du tragique tout en retenue, crève-cœur sans avoir l’air d’y toucher. Des cascades d’arpèges affligées de Weak Me aux trémolos lointains de Hue et du bien-nommé Solitude, en passant par les échos presque ambient du morceau-titre ou un Butterfly moins plombé mais tout aussi intimiste et mélancolique, l’album coule comme un ruisseau de larmes et bizarrement on y revient pour un regain de tristesse cathartique.
Tout simplement parce que c’est magnifique.


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