Laish - Pendulum Swing
1. Vague
2. Learning to Love the Bomb
3. Love on the Conditionnal
4. Song for Everything
5. The Last Time
6. My Little Prince
7. Pendulum Swing
8. Wrote of Freedom
9. Rattling Around
10. Gambling
11. We Haven’t Made Any Money
12. Isolation
Sortie le : 4 novembre 2016
Membre du Willkommen Collective, qui regroupe des artistes de tous genres basés à Brighton parmi lesquels on retrouve The Leisure Society, Rozi Plain ou Sons of Noel and Adrian, Daniel Green – qui officie d’ailleurs à la batterie chez ces derniers – s’épanouit également en solitaire sous le pseudonyme de Laish.
Et comme souvent, lorsqu’il s’agit de pop lumineuse et aventureuse, c’est Talitres qui a flairé le bon coup en s’offrant la signature du britannique. Après un premier album éponyme en 2010 puis Obituaries il y a trois ans, Laish fait certes figure de valeur sûre, mais nous n’attendions pas nécessairement une aussi jolie surprise que celle que constitue ce Pendulum Swing.
Il faut dire que l’Anglais fait fort en nous gratifiant de l’une des ouvertures d’album les plus réussies de l’année avec un triptyque Vague/Learning To Love The Bomb/Love On The Conditional d’une évidence telle que l’on pourrait compter sur les doigts de la main les artistes capables de distiller de telles pop songs légères et ambitieuses depuis rien de moins qu’Elliott Smith.
Danny Green aurait probablement été capable de produire un album entièrement composé de morceaux évoluant dans cette tonalité, mais il aurait alors failli. Quel est l’intérêt de décliner et étirer la même recette sur la longueur ? La question se passe de réponse, et Song For Everything tout comme The Last Time jouent sur les accords mineurs pour créer un effet majeur sur l’attention d’un auditeur décontenancé par l’apparition d’une mélancolie qui ne se présentait jusqu’alors pas à lui.
My Little Prince, avec ses chœurs féminins, permet de marquer un nouveau virage dans l’écoute de ce disque. Un retour à des choses plus légères certes, mais l’on ne peut pas faire fi des nuances émotionnelles apportées par les deux titres précédents. Aussi, le spectre est plus large qu’il n’y paraît et Pendulum Swing, jouant à merveille sur les temps morts avec quelques silences et délicats arpèges, approfondit ce sillon.
Le reste du disque est à l’avenant, évoluant entre ballades remplies d’arpèges harmonieux (Wrote of Freedom), contemplations downtempo (Gambling) et minimalisme (We Haven’t Made Any Money) ne se refusant néanmoins pas quelques envolées pop (Isolation). Nous n’occulterons évidemment pas Rattling Around, l’un des morceaux les plus produits de ce disque dont il pourrait être l’un des sommets avec ses somptueux arrangements de cordes et arpèges en arrière-fond qui densifient un propos dont la légèreté est néanmoins assurée par la voix suave de Danny Green et quelques chœurs féminins, sans occulter la souplesse d’une rythmique néanmoins assurée.
En quittant Brighton pour Londres, Danny Green tenait à éviter toute routine. En arrivant seul et sans argent dans la capitale, il a pu se confronter à une certaine réalité : « c’était une grande claque que j’ai reçue en pleine figure, un miroir reflétant mes échecs et le manque de préparation pour toute vie en dehors du monde de la musique ». Probablement. Il n’empêche que cette remise en question personnelle lui a permis de faire émerger des émotions que bien des mortels ne seront jamais capables d’éprouver. Et Danny Green, non content d’être doté d’une sensibilité bien au-dessus de la moyenne, parvient à en retranscrire musicalement le contenu à l’instar – au moins dans le processus – de Will Samson, son compagnon de route chez Talitres. Brillant. Pendulum Swing est déjà à classer parmi les grands disques, non pas de l’année écoulée, mais de la décennie en cours.
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