Laish - Time Elastic
Allongé dans l’hémisphère sud en contemplant une nuit de pleine lune étoilée. Le dernier album de Laish dans les oreilles. Quelles meilleures conditions que ce ciel dégagé et fascinant pour apprécier comme il se doit l’écoute du successeur d’un Pendulum Swing défendu dans nos colonnes ?
1. Sand is Shifting
2. Love Is Growing
3. Listening For God
4. Blink Of An Eye
5. Dance To The Rhythm
6. Time Elastic
7. Devil’s Advocate
8. University
9. I Would Prefer Not To
10. The Fox
Probablement aucune. Surtout pas quand, dès le second titre intitulé Love Is Growing, les étoiles redoublent d’intensité au moment où Danny Green entame un refrain déjà addictif. Coïncidence ? Non, la musique de Laish ne saurait être ainsi défendue. Si le ciel est devenu plus lumineux, c’est bien parce que les hormones de l’auditeur font leur travail et lui permettent d’être plus attentif à son environnement.
De là à dire que Time Elastic permet un éveil global de la conscience ? Assurément. Celui qui a fait ses premiers pas dans de nombreux collectifs basés à Brighton a pourtant cherché à modifier son mode de composition pour ce disque. Il a voulu n’en garder que l’ossature principale.
Mais le naturel est vite revenu au galop, et les instruments additionnels, qu’il s’agisse de cordes bien senties, de vents dévastateurs ou d’effets additionnels plus synthétiques (Dance to the Rhythm) se sont vite ajoutés à l’ensemble. Alors, en quoi ce disque diffère-t-il des précédents ? Difficile de le dire si l’on s’en tient à une analyse purement matérielle des éléments.
Mais ceux qui ne jugent que par ce biais considèrent probablement que les trois derniers albums d’Elliott Smith - avec lequel Danny Green partage une évidence mélodique - sont les mêmes. Les pauvres.
Celui qui parvient à faire chavirer davantage encore les esprits en live - ce concert dans une chapelle rennaise reste mémorable - incarne un entre-deux particulièrement intéressant tant il est à l’aise pour composer des hymnes faussement joyeux dans un registre caustique et ensoleillé que ne renierait probablement pas Baxter Dury (les plus évidents Time Elastic et Love Is Growing en témoignent) tout en ancrant son propos dans un univers amer (Devil’s Advocate) rappelant parfois ceux de Matt Berninger et Stuart Staples, voire même de Vic Chesnutt (The Fox).
Pour sûr, Danny Green saura dynamiser les esprits en veille. Et même les éléments ne résisteront pas à la force mêlée de charme de ce disque intense. On le croira ou non, mais quelques notes avant le The Fox final, le ciel s’est voilé tout en prenant une teinte dorée. La musique de Laish n’a rien d’extraordinaire à première vue, mais sa puissance est incontestable. Coïncidence ou pas.
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