Le streaming du jour #1361 : Total Victory - ’If You Were There’
Cette année, Elite ne semble pas être le principal fournisseur de modèles pour illustrer l’artwork des disques que l’on défend dans ces colonnes. Ainsi, après Tortoise sur The Catastrophist, Total Victory opte également pour un faciès loin des standards de beauté pour honorer If You Were There.
Bouton sur le front, lunettes dignes d’un routard du crime, raie gominée sur le côté et sourire dessinant un "u" exagéré : tout comme sur le plan musical, les Mancuniens ne s’embarrassent guère avec de quelconques considérations esthétiques primaires.
Bien que relativement immédiates, leurs compositions regorgent néanmoins de subtilités qui en font tout le sel, et manquent cruellement à une grande partie de cette nouvelle scène qui singe ses aînés plus qu’elle ne s’appuie sur eux pour exploiter de nouveaux horizons.
Il n’y a pourtant rien de particulièrement révolutionnaire dans les sonorités punk de l’Atherton Derby initial, ni même sur un Mass Firings entamé pied au plancher et sur lequel la ligne de chant n’est pas sans rappeler celle du premier Sleaford Mods.
Cependant, comme sur National Service, publié il y a déjà quatre ans, l’alchimie fonctionne parfaitement. Les passages plus mélodiques de Pine Cone ou Counting Hill, dont les arpèges initiaux ne sont qu’un leurre avant l’apparition d’une énergie ancrée dans les nineties, permettent de diversifier et d’aérer le propos des Britanniques.
Toujours denses sans pour autant donner l’impression d’un opportunisme exacerbé qui conduirait à exploiter chaque seconde pour en faire une démonstration quelconque, coincés entre leur île natale et des influences nord-américaines, les musiciens donnent l’impression de multiplier les paradoxes et parviennent à dompter brillamment chacun d’entre eux.
Après quatre morceaux courts vient finalement l’odyssée de treize minutes que constitue Kalfon (Pas L’Acteur) où, entre suffocations et crescendos subtils, la tension est omniprésente et relancée en permanence, permettant ainsi aux Total Victory de prouver sur cet EP (ou mini-album, les Mancuniens laissant à l’auditeur le soin de déterminer le format de cet opus de vingt-six minutes) qu’ils n’excellent pas seulement lorsque la machine s’emballe.
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