Echappé de Daily Vacation pour Cyclorama, son projet solo ou presque – il fait appel à Pit Reyland pour les parties de batterie – Sébastien Laas distille des compositions aux nappes entremêlées finalement pas si éloignées de celles émanant du trio dont il est originaire.

Les pédales de reverb’ sont à l’honneur ici puisque le shoegaze est l’influence la plus évidemment majoritaire et Skyward en constitue sans doute le morceau le plus représentatif. On entend néanmoins ici et là des constructions davantage orientées vers le post-rock (Modern Day) mais surtout des sonorités ancrées dans une esthétique coldwave.

On fait ainsi référence à un Reflecter qui prend le temps de faire émerger une tension sur le fil avant de la maintenir à un niveau d’intensité presque constant sur plusieurs minutes, ou à Frozen Sea qui, malgré un délicieux voyage électro à la Boards of Canada qu’on appréciera davantage au casque, n’évolue pas très loin des chemins de traverse empruntés par les Cure sur un titre comme A Forest, l’ensemble évoluant en fin de morceau vers quelque chose de plus tribal. Au moment de la distribution des bons points, on n’oubliera également pas Remote et ses boucles lancinantes mêlant habilement new-wave et électro.

Plus sombre que l’excellent Yumaque de Daily Vacation, et souffrant peut-être de la présence d’une paire de morceaux plus anecdotiques, Astral Bender est un disque dont l’obscure élégance se mérite et il ne serait pas étonnant que plusieurs écoutes soient nécessaires pour que ces entremêlements de boucles parviennent à faire le siège de votre esprit.