Après Soon It Will Be Cold Enough et Safe In The Steep Cliffs il y a respectivement sept et trois ans, Emancipator est de retour avec Dusk To Dawn pour ce qui constituait l’un des albums les plus attendus de ce mois de janvier.

Découvert par le défunt producteur japonais Nujabes, l’Américain Doug Appling aura dans un premier temps séduit le pays du soleil levant avant que le globe entier ne s’intéresse à la qualité de ses productions. Et pour cause, aux croisements de l’abstract hip-hop, du trip-hop et du downtempo, l’univers aérien d’Emancipator est aussi efficace qu’accessible et exigeant.

Signé chez Hydeout Productions, le label créé par Nujabes, l’artiste basé à Portland poursuit l’évolution aperçue sur un Safe In The Steep Cliffs qui faisait la part belle aux sonorités asiatiques. L’influence, particulièrement évidente sur Outlaw, hante tel un spectre les dix morceaux d’un album aux sonorités variées.

Outre les traditionnelles sonorités abstract composées par Douglas Appling, celui-ci a su s’entourer d’une dizaine d’invités dont les influences variées font corps et renforcent l’identité musicale d’Emancipator basée sur un mariage de cordes aériennes à des percussions downtempo relevées sur fond de géniaux détails électroniques. Quelques vocalises disséminées ici et là achèvent de conquérir. Proposant un disque à la fois chaleureux et démuni, l’Américain lorgne de plus en plus vers l’ambient (Eve II). Gage de réussite et de régularité, on n’a plus besoin de définir les influences d’Emancipator. L’ Américain sera en revanche, à n’en pas douter, l’une des sources d’inspiration de bon nombre de néophytes dans les années à venir.

Bûches disséminées à terre commençant à s’enflammer, tel est le visuel choisi par l’artiste pour définir Dusk To Dawn. Quand au titre de l’album, il est bien trop réducteur en faisant référence à l’aube. Ce disque est en effet intemporel et sera aussi jouissif quel que soit le moment de la journée que vous choisirez pour le découvrir et l’approfondir.