Ce qu’il y a de bien avec l’habitude qu’a pris Cezary Gapik d’affubler ses compositions d’un numéro en guise de nom, c’est qu’on peut facilement repérer qu’entre la coulée de magma corrosif et le fourmillement plus contemplatif qui constituaient les deux faces de l’album Contrast I par exemple, pas moins de quatorze pièces étaient nées des manipulations caustiques du Polonais, qui finiront bien par ressortir un jour ou l’autre.

Et justement, les deux Sketches qui nous occupent aujourd’hui en font partie, enregistrés en 2010 et finalement lâchés via Bandcamp cette année dans la foulée de l’étouffant The Sum Of Disappearing Sounds, monolithe magnétique dont les quatre longues pièces aux drones crépusculaires et glaçants n’ont pas fini de nous hanter.

Au programme, deux longues pistes de près de 20 minutes chacune qui voient le pensionnaire du label Karlrecords - également croisé cette année au côté de Quorpex pour 8 minutes d’IDM ténébreuse découpées à la scie-sauteuse qui on l’espère ne resteront pas lettre morte - déployer tout son talent de malaxeur d’atmosphères dark ambient à couper au couteau, laissant d’abord affleurer sous les vents de poussières métalliques et autres modulations hypnotiques de Sketch [#0469] le spleen lugubre d’une nappe de synthé lynchien, avant de couler une chape de plomb sur le désert de cendres de Sketch [#0471], rempart peu à peu rongé par les pluies acides et les rayonnements ionisants d’un soleil moribond :