Si la techno dansante est un peu la malbouffe de l’électro, celle de Kaeba à l’image du sorbet chromé signé Lia Zavoloka qui illustre ce premier EP est plutôt appétissante. Quant aux allusions comestibles de ces trois titres aussi efficaces qu’élégants, elles sont loin de symboliser un quelconque revirement alimentaire de la part de Kvitnu, mais plutôt la persistance organique, jusque sur le dancefloor, de ce label ukrainien de classe mondiale dont les sorties s’écoutent désormais librement via Bandcamp.

Il faut dire qu’en tant que moitié de Plaster, l’Italien Gianclaudio H. Moniri flirtait déjà avec les rouleaux-compresseurs abyssaux chers au label Stroboscopic Artefacts, qu’il avait même rejoint il y a peu sur la compilation Stellate 2 aux instrumentaux nettement plus ambient. Ici, les beats sont de retour au premier plan, renouant avec les abstractions glacées et très deep de Plaster sur fond de nappes crépusculaires mais malgré une certaine ambition polyrythmique, les kicks marqués assurent jusque ce qu’il faut de répétitivité pour permettre au cerveau de s’abandonner aux transes ténébreuses de Hazelnut & Capacitors Cream ou Transistors Strawberry. Quant à Coil Melon & Microchips, il tente une approche à la fois industrielle et mutante du four-to-the-floor, pour mieux se consumer à la manière d’un Plastikman :