Quand deux musiciens aussi prolifiques que Celer et Machinefabriek, plus de 160 sorties drone/ambient à eux deux, décident d’associer leurs talents sur EP, il y a fort à parier que les deux titres en question vont faire des petits. Résultat, une trilogie et près de trois heures de bonus live pour l’Américain basé à Tokyo et le Néerlandais qui a eu la bonne idée de nous faire partager tout ça via sa page Bandcamp.

A l’origine, le 7" Maastunnel/Mt. Mitake, collaboration à distance initiée après un concert commun dans la capitale japonaise fin 2010 et finalement matérialisée pour célébrer la tournée des deux soundscapers en Belgique et aux Pays-Bas il y a quelques mois, une série de concerts improvisés en compagnie de Kleefstra/Bakker/Kleefstra que résume le Greetings From​ Celer & Machinefabriek sus-mentionné.

Soit deux morceaux hypnotiques et troublés, façonnés à partir de plusieurs heures de matériel original, qui font respectivement référence à un tunnel à Rotterdam et à une montagne à l’Ouest de Tokyo, les boucles inquiétantes du second répondant aux abstractions plus aquatiques du premier, néanmoins hanté par des samples de messages d’annonce et autres field recordings trafiqués d’escalators en marche :

Ajoutons à cela un artwork composé de cartes dégotées dans une boutique tokyoïte par Will Long et assemblées par Rutger Zuydervelt, ainsi que deux vidéos signées Marco Douma (en preview ici) et le concept était né. Pas plus tard qu’en mai, un deuxième EP vit ainsi le jour, les lieux cités, Numa et Penarie, évoquant cette fois deux petites villes de l’Iowa et d’Australie... à moins qu’il ne s’agisse d’une simple coïncidence puisque ce sont encore des images datées du Tokyo cher à Ozu qui illustrent la pochette de ce second volet, tout en méditations oniriques et réverbérées, tantôt sismiques ou plus éthérées :

Un cheminement de la pénombre à la lumière qui se terminera en août dans la relative quiétude de Hei/Sou, diptyque final suspendu entre poésie onirique aux nappes délicates et oscillations électroniques entêtantes. D’ores et déjà en écoute via Bandcamp, l’EP édité à 250 exemplaires numérotés et accompagné lui aussi d’illustrations d’époque et de clips bucoliques et embués peut être précommandé dès à présent, l’occasion de rappeler que ses deux prédécesseurs ne sont toujours pas sold out... avis donc aux amateurs de beaux objets.