Officiant sous une multitude d’avatars solitaires ou collaboratifs, de G∞gle (avec Candy Painted) à Protoplasm (avec Cody Janssen aka Proton 42) en passant par Cold Clouds, WHITE TRI∆NGLES, Chains Made Of Chalk, Raw Vision ou encore Cold Fusion en compagnie de Beau Dreamm et Ormus, on doit également au Canadien Sam Hatzaras le prolifique label d’électro expérimentale Revolving Door Records sur lequel on reviendra et qui nous annonce pour le 1er juin une gargantuesque compilation de plus de 40 titres en libre téléchargement.

Intitulée Freedom, on y retrouvera quelques connaissances puisque l’Irlandais Ian McCarthy aka Wilhelm/Romart, l’envoûtante DenMother ou encore Julia LaDense et son projet Heart Heart Julia avec Justin Bieler seront notamment présents au tracklisting. Autant de musiciens que Sam côtoie au sein du label I Had An Accident Records en tant que Fukushima Daiichi (avec un certain Dafydd McKaharay aka Nattymari) mais surtout sous le pseudonyme d’ƸC†OPL∆SM, son principal alter-ego sous l’identité duquel le beatmaker de Toronto signait il y a peu l’EP 416 avec DenMother et surtout l’an dernier le fabuleux Winter, BO fantasmée à la croisée de l’IDM, de l’ambient industrielle et de l’opéra gothique pour synthés vintage qui rendait notamment hommage à Boards Of Canada sur un instru particulièrement mélancolique et rêveur, entre deux évocations plus inquiétantes dignes d’un score rétro-futuriste pour thriller de l’espace.

Et ça tombe plutôt bien, puisque c’est cette inspiration onirique qui prédomine sur le bien-nommé Dream Chemical qui nous intéresse aujourd’hui, prévu pour une sortie CD plus tard dans l’année du côté de l’excellent label DIY français Ruralfaune et de ses fameux "Synth Series". Tour à tour méditative et stellaire, martiale et insidieuse notamment sur deux collaborations avec le mystérieux oK.Animal aux beats post-indus plus marqués (ou encore l’épique Sonic Mirrors en bonus), voire carrément expérimentale le temps d’une intrigante transition dark ambient avec Julia LaDense, la face album fait la part belle au minimalisme des pulsations synthétiques planantes et cinématiques sur 15 instrumentaux en clair-obscur s’inscrivant dans cette nouvelle "kosmische scene" lo-fi d’outre-Atlantique chère aux labels Debacle ou Field Hymns souvent à l’honneur dans nos pages :

Un boulevard en somme pour le Montréalais Hobo Cubes justement découvert l’an dernier chez Debacle et amené en face B entre deux relectures dubstep (THuuN’s), d’n’b (ShavingRonald’sCar), darkwave (Alexein P. Oris) ou acid funk (White Rainbow) à remixer
le magnétique Somnium dans cette veine astrale et narcotique qu’on lui connaît. C’est là l’un des sommets de cette version remixée également disponible à l’écoute et qui vaut par ailleurs que l’on y attarde ne serait-ce que pour l’ouverture abstract puissante comme du El-P signée par le Haïtien SINS (ϟ†Nϟ), l’explosif Bubblegum Kush revu et corrigé par Spirit Spine et le final éthéré de William Cody Watson dans la grisaille drone d’un Cloud Choir immersif à souhait :