Dominique A - Vers Les Lueurs
“Des gens qui viennent du classique mais ne demandent qu’à s’en enfuir". C’est ainsi que Dominique A définit le quintette à vent venu appuyer ses dernières compositions. Non content de s’encombrer, diront certains, d’un cor anglais, un hautbois ou une clarinette, le sieur Ané convie également les musiciens, à la formation plus électrique, l’ayant accompagné sur scène lorsqu’il défendait son opus précédent.
1. Contre Un Arbre
2. Rendez-Nous La Lumière
3. Ostinato
4. Parce Que Tu Étais Là
5. Parfois J’Entends Des Cris
6. Close West
7. Loin Du Soleil
8. Quelques Lumières
9. Vers Le Bleu
10. La Possession
11. Ce Geste Absent
12. Le Convoi
13. Par Les Lueurs
Mouais. Celui qui rejoue actuellement La Fossette en intégralité sur scène n’est jamais aussi intéressant que lorsqu’il verse dans le minimalisme. Cette surenchère d’accompagnement ne risque-t-elle pas d’ôter tout le charme des compositions tourmentées du natif de Provins ?
Même pas. Alors certes, sur quelques morceaux (La Possession notamment), notre falsetto préféré évolue avec la même grâce dans le registre qui a fait ses preuves au début des années 90. Pour le reste, dès les premières secondes de l’album, lorsque Dominique A nous entraîne Contre Un Arbre, on comprend très bien qu’une teinte différente nous accompagnera tout au long de cette œuvre inspirée notamment par Midlake et la flûte d’Acts Of Man.
Le virage pop est clairement assumé, si bien qu’à l’instar d’Ostinato, certains morceaux peuvent agacer aux premières écoutes. Mais la superposition d’instruments ne nuit en rien au sens mélodique de l’auteur de Remué et son chant empli d’émotion empêche toujours l’ensemble de sombrer dans le maniérisme agaçant.
Le single Rendez-Nous La Lumière, que certains jugeront peut-être putassier, est une véritable revendication de notre liberté à jouir des espaces que nous occupons. Le quintette classique accentue les reliefs et permet de brusques changements d’émotions au sein même du morceau. Pessimiste ou optimiste, globalement, difficile de le définir.
Parmi les autres réussites de l’album, difficile de ne pas citer Parfois J’Entends Des Cris évoquant avec beaucoup de justesse la schizophrénie, tout en étant appuyé par un refrain jouissif. Plus mélancolique, Parce Que Tu Étais Là rappelle les premières heures du bonhomme, quand Close West naviguerait presque dans des eaux proches de celles quittées il y a peu par Noir Désir. Enfin, Le Convoi, sur près de dix minutes, a le temps d’explorer différentes directions. C’est même parfois à Sufjan Stevens que l’on pense sur cette complexe composition à rallonge dont Dominique A a le secret.
"Ce disque se situe pour moi entre le free-jazz et la variété. Je ne dis pas que je suis le seul à faire des trucs originaux mais là, j’ai le sentiment que c’est un entre-deux encore inexploré". Pleine de justesse, cette analyse des ambitions de l’album ne nécessite pas de longs débats, à l’inverse, peut-être, de sa tendance à évoquer la lumière comme inspiration majeure du disque.
S’il est évident que la question environnementale inspire de manière permanente notre auteur ("Rendez-nous la lumière, rendez-nous la beauté, si le monde était beau, nous l’avons gâché"), ce disque est plus précisément terriblement aquatique, que ce soit par son champ lexical ("la rivière", "la Seine", "les collines qui bordent la Vilaine") ou ses arrangements. Un disque à écouter au bord d’une rivière en contemplant la nature et en observant les poissons, comme nous, se débattre pour survivre dans leur milieu naturel...
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