OK un globe ça n’a pas de coins, mais c’est justement là tout le paradoxe de la musique de Clark, à la fois ronde et anguleuse, de ses premiers chefs-d’oeuvre oniriques et jazzy à ses récents essais plus épileptiques et saturés.
Enregistré ces deux dernières années entre l’Australie, la Norvège, Bruxelles, Berlin, le Pays de Galles (avec Bibio en renfort), le Sussex, la Cornouailles et Londres par l’intermédiaire de toute une variété de machines, des plus vétustes (micros de la guerre froide, magnétophone à cassette) aux plus modernes, il est plutôt évident par contre qu’ Iradelphic ambitionne de nous faire voyager, dans le temps comme dans l’espace. Un sixième opus que son auteur dépeint comme "menaçant, ambigu, rayonnant, incandescent, un tout, invincible, complet". Rien que ça.
Par ailleurs, on entendra sur le successeur de Totems Flare du clavecin, des tambours d’orchestre, des field recordings, la voix de Martina Topley-Bird - l’ancienne égérie de Tricky - sur deux titres mais surtout vraisemblablement pas mal de guitare puisque Clark s’est mis à l’instrument pour l’occasion. Néanmoins, tout ça devrait se mêler aux dires de l’Anglais en un ensemble monolithique et homogène, ce que vient confirmer dès à présent Com Touch, premier extrait vintage et psychédélique à souhait en libre téléchargement ci-dessous contre une adresse email :
Boards Of Canada meets Jean-Michel Jarre diront les mauvaises langues, mais Clark est bien l’un des derniers veaux d’or de l’écurie Warp à n’avoir jamais déçu et ça ne va sûrement pas commencer avec cet Iradelphic, pour lequel rendez-vous est pris le 2 avril prochain.