Avant que les majors ne s’attaquent à Soundcloud sur la foi d’un paire de singles promo égarés là par quelque mp3 blog survivant ("papa c’est quoi un aimepétroablogue ?" me demande le fiston dans un futur proche) ou que le FBI ne prélève nos oreilles pour plus de sécurité et nos yeux des fois qu’on ait envie de pleurer, dépêchons-nous donc d’écouter Attack On Memory dont le titre tombe pile pour nous rappeler qu’à ce train-là la diversité culturelle ne sera bientôt plus qu’un souvenir, à effacer lui aussi à grands coups de matraque.

Non pas que ce troisième opus en trois ans des garage-poppeux de Cleveland, Ohio - et premier à véritablement affoler les senseurs à défaut des censeurs - soit d’ailleurs bien original ou subversif, ce serait même plutôt le contraire mais quelques belles mélodies pétries de romantisme post-ado sur fond de guitares noisy quelque part entre Weezer et les Strokes, une ou deux embardées bien chaotiques (Wasted Days, Separation) et on en oublierait presque que le label new-yorkais Carpark nous avait habitués à davantage d’expérimentation avant que Beach House ou Class Actress ne passent par là :