Toujours pas de date de sortie pour For The Ones, premier album en solo de Will Brooks sous le pseudo iconAclass dont on vous présentait ici le single I Got It, mais le MC de Dälek ayant plus d’une corde à son arc c’est en tant que compositeur, producteur et ingénieur du son qu’on le retrouve aux manettes de TakeOver, manifeste de son label Deadverse Reordings disponible à l’écoute et au téléchargement depuis hier via Bandcamp.
Tenant autant de la compilation que de l’album à part entière à la façon du fameux sampler d’Anticon Music For The Advancement Of Hip Hop 12 ans auparavant, TakeOver multiplie en effet les collaborations entre les rappeurs gravitant autour du label et de son studio d’enregistrement d’Union City dans le New Jersey, qu’ils soient déjà précédés d’une belle réputation (Oddateee dont les albums sont distribués chez nous par Jarring Effects, Dev-One entendu sur Gutter Tactics et bien sûr MC Dälek en personne) ou inconnus au bataillon (Gym Brown, Skalla, D.L.E.MM.A, MoRikan) avec pour point commun un verbe radical et pour ciment les prods denses et asphyxiantes de Will Brooks plus proches toutefois du hip-hop urbain sans concession des Mobb Deep ou Raekwon dans les 90’s que de l’abîme noisy d’ Absence ou Abandoned Language :
"Rassembler toutes ces personnalités aurait facilement pu virer au cauchemar et pourtant la façon dont leurs styles se sont accordés a bien vite imposé un respect mutuel", explique ce dernier à propos de ces sessions enregistrées entre Brooklyn et le studio Deadverse, et dont émergent déjà quelques chutes de qualité tel l’opiacé Now You Grip A Bible par Dev-One et MoRikan (en libre téléchargement ici) :
Quelques clins d’oeil épars (au Root Down des Beastie Boys sur Rap’s Little Walter notamment) mais l’idée n’était pas pour autant de sonner rétro. "Je voulais faire un disque qui accentue ce son hip-hop brut : beats pesants, basses au diapason et flows des rappeurs pour mener le jeu", explique Will Brooks. Quant au nom Deadverse Massive, déjà utilisé par l’Américain et son compère producteur Oktopus pour une compilation de raretés de Dälek en 2007, il fait référence tout comme le label à une "forme d’expression ignorée en son temps et que plus grand monde ne pratique aujourd’hui"... une langue morte revenue d’outre-tombe qui aurait enfin trouvé le moyen de prendre le contrôle.
