Journaliste et organisatrice de concerts entre Bristol et Berlin, Anika a été marquée dès l’enfance par la musique allemande découverte outre-Rhin où elle passait ses étés. On pouvait donc s’attendre à ce que sa trajectoire finisse par croiser celle de Geoff Barrow, dont le virage krautrock sur le Third de Portishead s’était poursuivi plus radicalement l’an dernier avec le projet BEAK>.

C’est ainsi l’anglais que l’on retrouve avec ses deux camarades Billy et Matt aux commandes du premier album éponyme de la demoiselle, sorti le 25 octobre sur son label Invada Records dans la foulée d’un single donnant le ton, reprise psyché-kraut d’un titre de Yoko Ono extrait du double Approximately Infinite Universe de 72 :

Des Carpenters (End Of The World) à Bob Dylan (Masters Of War, en écoute sur myspace), d’autres relectures émaillent l’album, enregistré en 12 jours et marqué également par d’autre passions communes pour l’hypnotisme du dub, le minimalisme du punk et la pop frontale des girl bands 60’s. On pense d’ailleurs fortement à Nico à l’écoute de la voix blanche au chant discordant d’Anika, qui qualifie son disque d’uneasy easy listening. Gageons néanmoins que le côté "uneasy" prendra le dessus sur scène demain soir au Divan du Monde en compagnie des Américains Screaming Females et des Suédois Dag För Dag, et jeudi à Metz à l’occasion du festival Musiques Volantes. A noter par ailleurs que le disque sortira Outre-Atlantique chez Stones Throw le 7 décembre prochain.

Quant à BEAK>, tout juste rentrés de tournée américaine, ils passeront par le Point Ephémère parisien pour une date unique en France où les fans auront peut-être la chance de se procurer la nouvelle cassette en édition limitée du groupe, contenant les inédits Deserters et The Russian. Enfin, un split 12" devait sortir en début d’année prochaine avec les canadiens DD/MM/YYYY hébergés depuis peu par Invada, avec vidéo à l’appui prévue dans les prochaines semaines.