As The Stars Fall - Tempus Fugit
« Un cliché noir et blanc d’une lumière qui s’éteint dans la nuit, un regard désabusé sur le monde. »
1. From Another Time
2. No Good Deed Goes Unpunished
3. A Dead Leaf Dance
4. Some Tears Can Never Dry
5. Frozen River
6. The Road
7. I Gave You A Choice
8. Revolt
9. (bonus) Alone
10. (bonus) Untitled
Il s’en est fallu de peu pour que je passe à côté des merveilles que renferme cette galette reçue un jour par surprise des mains d’une gardienne d’immeuble qui commence à se demander s’il ne se cacherait pas un quelconque trafic derrière ces plis qui se bousculent au portillon. En lisant la description jointe au courrier, mon regard s’arrête sur le mot « rap », ce qui provoque aisément chez moi une mise à l’écart de l’objet dans un premier temps, dans l’optique d’être tout de même écouté lorsque les priorités auront été épuisées. Puis, en pleine séance de ménage, les yeux braqués sur la route qui illustre ce Tempus Fugit au nom mystérieux, l’envie me prend soudainement d’aller voir où celle-ci pourrait bien me mener finalement.
Et bien m’en a pris, car bien que le C.V. des protagonistes soit fortement imbibé de rap et donc bien peu alléchant pour le pauvre petit amateur d’indie rock que je suis, c’est à une toute autre forme d’art qu’il faut se préparer lorsque l’on entame ce premier opus de As The Stars Fall. Toujours en phase avec une certaine source d’inspiration urbaine, Steve Fraschini, Guillaume Silvestri et Remi Tobbal rangent leur vocabulaire au placard afin de saisir une nouvelle forme d’expression, plus évocatrice et rêveuse malgré la noirceur ambiante. Des penchants majoritairement post-rock mais également ambiants et électroniques sont alors adoptés pour venir illustrer les quelques images capturées par ces amateurs de photographie et de cinéma qui ont ainsi pu, dans un premier temps, réaliser les quelques magnifiques clips ici présents avant d’en venir à la création de ce premier EP doublé d’un single bonus. Pourquoi EP pourrions-nous dire ? Car au bout de 10 morceaux et 45 minutes de plaisir intense, nous serions en droit de vouloir coller l’étiquette de « premier album » à une œuvre peut-être pas encore suffisamment assumée, mais qui malgré sa nature très polymorphe, suit parfaitement la ligne directrice tracée et mériterait une totale reconnaissance. Car si le style se cherche encore un peu, renvoyant alternativement à de belles mais très variées références en matière de musique instrumentale, c’est toujours avec la même délicate mise sous tension progressive que l’on avance d’un pas sûr vers l’objectif affiché.
As The Stars Fall - No Good Deed Goes Unpunished from AS THE STARS FALL on Vimeo.
Il est effectivement difficile de ne pas se laisser aller à la comparaison quand on écoute un morceau comme No Good Deed Goes Unpunished, qui part son dialogue introductif et sa rythmique de batterie presque militaire renvoie instinctivement au must du must en la matière, j’ai nommé les formidables canadiens Godspeed You ! Black Emperor. Passé cet effet de surprise et ce mimétisme saisissant, la musique de As The Stars Fall se forge progressivement une identité musicale complexe avec l’instauration grandissante d’ingrédients électroniques. On appréciera notamment fortement le fait de pouvoir passer de l’angoisse de riffs de guitares lancinants façon Mogwai (Some Tears Can Never Dry) à quelque chose de plus contemplatif façon Saycet (The Road) pour finalement vaciller en territoire techno sur l’inattendu Revolt.
Tour à tour mélancolique, intimidant, aérien, puissant et poétique, Tempus Fugit nous emmène dans une vision préoccupante de notre société très citadine. Comme Clint Mansell en son temps avec la BO de Requiem For A Dream, As The Stars Fall vous trace une route très cinématographique, faite d’ombres et de lumières, et vous accompagne jusqu’au chaos final. Effrayant.
Site officiel : http://asthestarsfall.com
Myspace : http://www.myspace.com/asthestarsfall1
En écoute sur Deezer
As The Stars Fall - Untitled from AS THE STARS FALL on Vimeo.
Au terme de ce bilan de l’année 2010, j’ai bien failli décider de m’exiler en Islande pour être aux premières loges lorsqu’un artiste émerge. Et, aux vues de mes écoutes de dernière minute, je ne peux m’empêcher de penser que nous passons sans doute à côté de sacrés grands albums.
On poursuit notre série 100% french & fresh avec une nouvelle fournée de cinq artistes nationaux prêts à retenir votre attention. Nouveau rédacteur mais formule inchangée, toujours un peu de blabla, quelques clips et surtout pas mal de liens adéquats pour aller découvrir tout ça. 1. Pilöt Formation mutante, mélangeant tout ce qui s’est fait de bon (...)
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