Maintes fois repoussé, le huitième album des californiens de Cypress Hill paraîtra finalement demain chez Priority Records. Retrouver 6 ans après le mésestimé Till Death Do Us Part et avec vingt années au compteur le hip-hop heavy/latino pro-ganja en short et tatouages de la bande à DJ Muggs (à droite sur la photo) dans une configuration quasi inchangée, ça c’était pour la bonne nouvelle. La moins bonne étant que ce même Muggs aussi passionnant en solo (cf. le rock aérien teinté de trip-hop du spleenien Dust en 2003) qu’en metteur en son pour GZA ou Asia s’est nettement effacé cette fois, laissant une majorité des productions de Rise Up (voir le tracklisting) à son imposant rappeur nasal, B-Real, dont le Smoke N Mirrors de l’an dernier en attendant son deuxième essai en solo à paraître dans le courant de l’année ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable, flirtant dangereusement avec un rap mainstream sans véritable unité.
Bien que Muggs, remplacé sur la tournée en cours (qui passera par la Cigale parisienne le 9 juin - ouverture de la billetterie demain à 10h - puis par le festival Skabazac de Rodez le 12) par le DJ de Snoop Dogg ou Xzibit présent sur Smoke N Mirrors, Julio G, soit annoncé au travail sur des projets séparés avec B-Real et le second rappeur du groupe Sen Dog, officieusement ça sent le départ pour divergences. Toutefois, à l’écoute de l’offensif It Ain’t Nothin’ et surtout du second single Rise Up ci-dessous bénéficiant de la puissance hard rock du guitariste Tom Morello (Rage Against The Machine, Audioslave), invité au côté de Mike Shinoda (Linkin Park), Daron Malakian (System Of A Down) ou Everlast, on se surprend à rêver d’un résultat à la hauteur des attentes :
Des espoirs confirmés par une première écoute sur myspace, sans atteindre le niveau d’un Black Sunday ou d’un Temples Of Boom on aura plaisir à retrouver la patte inimitable de Muggs sur Take My Pain et à entendre le groupe sonner plus urgent qu’à l’accoutumée, à condition de zapper l’affreux Armada Latina final, troisième single parasité par la voix de crooner latino de l’insupportable Marc Anthony.