John Grant - Queen of Denmark
Découvrez qui se cache sous cette couronne et derrière cette oeuvre mêlant émotion, romantisme et élégance. L’un des retours les plus inattendus pour l’une des sensations les plus frappantes de ces derniers mois.
1. TC and Honeybear
2. I Wanna Go To Marz
3. Where Dreams Go To Die
4. Sigourney Weaver
5. Chicken Bones
6. Silver Platter Club
7. It’s Easier
8. Outer Space
9. Jesus Hates Faggots
10. Caramel
11. Leopard and Lamb
12. Queen of Denmark
Véritable laissé-pour-compte de la sphère musicale, c’est bien malgré lui que John Grant retournait il y a quelques années aux petits tracas de sa reconversion civile. L’ex-leader de The Czars, qui avait alors fait naufrage suite aux successifs échecs commerciaux des différents albums de la formation de Denver, s’est donc vu récemment prêter main forte par une âme bienveillante afin de remettre le pied à l’étrier des studios. Un coup de pouce d’autant plus inespéré qu’il est arrivé de la part d’une des formations les plus à la mode du moment. Et c’est ainsi après avoir sorti le tellement attendu The Courage of Others, que Midlake réapparaît de nouveau dans l’actualité en officiant au titre de second rôle d’une œuvre qui signe la renaissance d’un artiste sous-estimé dont la chance a fini par tourner.
Car ce Queen of Denmark est avant l’heure déjà appelé a devenir l’une des sensations musicales de cette année 2010. Et si l’empreinte de Midlake ressort nettement des deux titres introductifs, ne serait-ce que par cette flûte reconnaissable entre mille, John Grant ne s’est, lui, en aucun cas laissé embarquer par cet élan de monotonie qui peut se ressentir à l’écoute du récent album des texans (même si c’est bien là le seul reproche qu’on trouvera à leur faire). Au passage il signe même I Wanna Go to Marz, hymne reviviscent d’un album qui trace une ligne directrice privilégiant systématiquement l’émotion, et ce malgré la belle diversité d’instrumentation dont il fait preuve.
L’ombre de Tim Smith s’efface alors petit à petit, permettant à la lumière de se faire sur les différents exercices de style dans lesquels excelle John Grant. Where Dreams Go To Die plonge alors dans une profonde mélancolie et se voit emmenée par une voix grave et marquée, susceptible de venir fendre le plus dur des cœurs de pierre, et dont les envolées viennent rivaliser avec Rufus Wainwright lorsque celui-ci réinterprète avec virtuosité Across the Universe des Beatles. Dans un registre moins enclin à la pesanteur Chicken Bones et Silver Platter Club, penchant blues rock pour l’un, ambiance cabaret pour l’autre, viennent apporter la petite touche de légèreté nécessaire à ravaler les larmes précédemment déversées.
La suite n’est que le prolongement d’un ravissement établi avec notamment la merveilleuse triplette de titres allant de Outer Space à Caramel, qui, chacun dans son univers parfaitement dessiné, font appel à de surprenants ingrédients synthétiques brouillant les pistes de la temporalité. On trouve ainsi en chemin l’une des plus remarquables compositions de cet album avec Jesus Hates Faggots qui entremêle les sensations provoquées par un chant presque caverneux d’un côté et des arrangements au contraire parfaitement ventilés de l’autre. Et c’est alors qu’on pense avoir reçu tout ce que ce Queen of Denmark avait à nous offrir de perles en tous genres, que celui-ci se termine encore et toujours en plein ébahissement sur un morceau éponyme final à rebondissements.
En mettant son baryton au service des plus élégantes idées qui ont peut-être commencé à germer pendant qu’il ruminait ses déceptions passées, John Grant réalise une œuvre sans faille surprenant l’auditeur à de nombreuses reprises. Gageons dès à présent que ce Queen of Denmark décadenassera le succès qui tend les bras à un compositeur de talent dont seuls les plus aguerris avaient pu profiter jusqu’ici. L’occasion de (re)découvrir la belle discographie de The Czars et de répandre la bonne nouvelle.
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