Avec son patronyme d’obscur soulman des années 60 (l’effet Lou Rawls ?), la chanteuse de Lamb avait trouvé un refuge à la mesure de son timbre fébrile et pénétrant du côté du Cinematic Orchestra, collant aux envolées trip-hop teintées de jazz cosmique ou de folk solaire de la formation emblématique de Ninja Tune le temps d’une poignée de featurings lumineux sur Ma Fleur puis la BO du film documentaire Les Ailes Pourpres.
De quoi trancher avec les atmosphères tout aussi spirituelles mais nettement mois zen d’un Lamb dont le hiatus prolongé s’était interrompu l’an dernier le temps d’une série de concerts en festivals, et il faut croire qu’entre-temps Lou Rhodes a pris goût à cette veine moins épileptique et angoissée puisqu’elle nous reviendra le 15 mars avec un nouvel album solo, One Good Thing, à paraître non plus sur son propre label Infinite Bloom mais sur la filiale Motion Audio de Ninja Tune initiée justement par le Cinematic Orchestra.
Un troisième opus qui à en juger par les deux chansons en écoute sur myspace ou les courts extraits disponibles via la boutique en ligne de ninjatune.net devrait privilégier les arrangements acoustiques épurés d’une folk apaisée et bucolique aux montées de fièvre de son prédécesseur Bloom. "J’ai été très marquée par le son de Nick Drake sur Five Leaves Left. C’est cette atmosphère que j’ai essayé de retranscrire ici", avoue ainsi l’anglaise, qui par ailleurs nous fera l’honneur d’un concert parisien le 22 avril prochain à la Flèche d’Or.