Baltic Fleet - Baltic Fleet
1. Baltic Intro
2. Black Lounge
3. 3 Dollar Dress
4. Castellon Theme
5. 48 Hour Drive (Boston)
6. Reykjavik Promise
7. Pebble Shore
8. Double Door
9. Red Skies And Factories
10. Hammer Blow
11. Berlin 8mm Deep
12. To Chicago
13. The Design
Sortie le : 3 juin 2008
Quelque part entre l’hypnotisme percussif de Can, les envolées de guitares atmosphériques au lyrisme contenu d’Explosions In The Sky et surtout Massive Attack pour cette faculté quasi-mystique de mêler dimension groovy-esque et spleen abstrait (les abysses soniques d’un Mezzanine pointant également le fond de leur gouffre ici et là), la musique de Baltic Fleet, évocatrice tout autant d’images que de sentiments, ne ressemble paradoxalement à rien de connu. Et pourtant, au delà-même de ces influences plus ou moins fantasmées par votre serviteur, ou d’une instrumentation rock servant de moteur rythmique aux instrumentaux entêtants qui composent ce premier album éponyme élaboré de ville en ville par l’Anglais Paul Fleming, ancien claviériste de scène pour Echo & The Bunnymen ici seul maître à bord, il y a quelque chose là-dedans qui sonne profondément familier.
Dès l’intro, une clochette hip-hop s’invite entre une batterie lourde et des nappes de claviers héritées de Brian Eno - une influence ambient qui prendra le dessus sur 48 Hour Drive (Boston) ou le lyrique Berlin 8mm Deep - puis la new wave de Black Lounge lance l’offensive des guitares, préfigurant le déluge post-punk de 3 Dollar Dress qui met en avant Will Sergeant en invité de luxe. Sur Castellon Theme, des claviers fantomatiques, un vibraphone solennel et des roulements de percus schifriniens façon Mission : Impossible côtoient les accords modaux d’un piano à la mélancolie hantée qui s’aventurera plus tard du côté des rêveries néo-classiques minimalistes d’un Satie (le superbe final The Design, lequel contient en outre la seule véritable et courte mélodie vocale de l’album, cachée derrière un vocoder). Sur Pebble Shore, c’est déjà vers les cieux dream-pop de l’éthéré To Chicago que Baltic Fleet semble vouloir s’envoler au tempo lent d’un étrange synthé analogique, avant de succomber à l’angoisse captée par radio longue distance d’un monologue perdu entre riff noise, drone synthétique et batterie martiale. Enfin, le superbe Red Skies And Factories nous plonge momentanément dans les ténèbres d’un groove de fin de monde sous l’impulsion d’une batterie épique aux faux-airs de beat des Dust Brothers en plein Fight Club, bientôt tiré du purgatoire par une mélodie de piano esquissée en quelques accords majestueux, confondants d’évidence.
Un coup d’essai en forme de coup de maître, dont on reparlera sans nul doute au moment des classements de fin d’année.
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