Allez ouste, places aux jeunes qui fort heureusement sont majoritaires dans le monde de la musique. Pas que les vieux soient mauvais, mais ce grain de folie et d’insouciance si précieux tend à s’estomper au fil des années. Et c’est pas à mon âge que je vais me gêner pour le dire.

Black Francis a 20 ans, Kim Deal ne porte pas encore la moustache, Party est un de leurs inédits, et on se demande toujours comment ça sera après l’an 2000. Ah ah ah, c’est un peu dans cette situation qu’on se trouve à l’écoute du premier titre de Here Comes The Wind . Vous avez aimé Here Comes Your Man, et bien pas moi, mais le reste de la discographie des Pixies est déroulé ici en une seule et même chanson. C’est pas meilleur, ni moins bon, mais ça vient de sortir et on vient d’instaurer la prime à la fraîcheur.

Après ça, on peut jouer un peu. Freejazz par exemple où Audrey Pic se permet de chanter en Aschbaschba ! , Life On The Beach où Henrik rale comme un Frank Black, Put On Hold et son utilisation hasardeuse des machines. Tout n’est pas réussi sur cet album, mais comment pourrait-on leur en vouloir.

Ils sont jeunes, m’ont déjà mis en émoi, et savent enchainer les titres charmants comme Heaven ou efficaces comme Smoke in the desert, eating the sand, hide in the grass. Et quand Audrey monopolise le micro sur Boat et What’s The Deal ? notamment, je repense à la douce voix de Shivika Asthana (Papas Fritas). Le sourire, la simplicité, l’innocence, tout est là.

C’est pas le genre de la maison, donc je n’irai pas vous faire croire que c’est l’album de l’année. Il n’empêche qu’en parlant d’années, ça en faisait plusieurs que je n’avais pas pris un tel coup de frais dans les oreilles. Comparés à des trucs du moment, Los Campesinos ! par exemple, les Envelopes sont certes moins homogènes mais autrement plus touchants. C’est donc l’album idéal pour redonner le sourire à une discothèque un tantinet trop guindée, à un auditeur un peu las. Ne restez pas dans cet état-là, Envelopes pour tous demain au petit déjeuner.