The Notwist - La Maroquinerie (Paris)
le 5/06/2008
The Notwist - La Maroquinerie (Paris)
Le retour de The Notwist était attendu avec impatience, le mot est faible. Cela fait plusieurs semaines que la Maroquinerie affiche complet. Et chose rare, la soirée leur est entièrement réservée. Aucun autre groupe n’a le privilège de les accompagner.
L’attente se fait donc dans une certaine excitation mais quelque peu tempérée par l’impression laissée par ce dernier album, The Devil, You and Me, sorti quelques jours auparavant. Il faut bien l’avouer, cet opus n’arrive pas à se hisser au niveau des précédents ouvrages du groupe et en particulier de l’indispensable Neon Golden. Cependant, les spectateurs oublient rapidement cette impression lorsque le groupe allemand se présente sur la scène après 6 ans d’absence. C’est sous les acclamations et dans un épais nuage de fumée que The Notwist s’installe et c’est le morceau éponyme du dernier album qui fait l’ouverture. Dans ce brouillard, on a du mal à distinguer les formes ainsi que les textures sonores. On reconnaît évidemment la voix désenchantée quelque peu chancelante de Markus Acher. En fait, sur ce premier acte, calme et simple en apparence, on se retrouve rapidement surpris d’entendre une telle richesse sonore diffuse et envoûtante, notamment au niveau des diverses percussions. Ce n’est qu’une entrée en matière car la prestation enchaîne avec On Planet Off et sa rythmique martiale et puissante qui n’est pas sans rappeler le récent Portishead. Même si la mélancolie prédomine, force est de constater que le groupe dégage une réelle énergie sur scène, contrairement à ce que l’on pouvait s’attendre au regard du dernier album.
Sur scène, les membres du groupe restent concentrés mais il leur suffit de quelques morceaux pour qu’ils se sentent bien à leur aise, même si finalement la scène se révèle assez étroite avec tout leur matériel. A côté de sa platine vinyle, le chanteur et guitariste Markus Acher se laisse vite emporter dans ses élans et a du mal à rester en place au fur et à mesure de l’avancée du concert. Cela contraste avec son frère bassiste qui préfère rester dans l’ombre. Notamment dans l’ombre de Martin Gretschmann (alias Console) qui joue au maître sorcier avec sa palette sonore et ses deux sortes de télécommandes dont on se demande encore comment tout cela fonctionne réellement. On devine qu’elles lui servent à faire maintes sortes de bruitages mais aussi à moduler, sampler ou superposer diverses couches de musique électronique mais cela reste un mystère pour les simples profanes. Quoiqu’il en soit, la partie électronique se révèle riche et complexe, souvent difficilement identifiable à l’oreille mais pourtant si évidente et cohérente par rapport à la partition des autres musiciens. Et il ne faut pas oublier le batteur Martin Messerschmidt qui a su jouer avec justesse et retenue aussi bien de la batterie traditionnelle et électronique que des cases de xylophone (préférant bien plus les cymbales à la grosse caisse).
On constate également que sur scène les morceaux se dévoilent sous des formes bien différentes et étirées par rapport aux versions enregistrées. Les cinq musiciens se laissent aller à leurs expérimentations qui permettent de redécouvrir des morceaux maintes fois écoutés. Il suffit d’entendre le très attendu Pick up the Phone parsemé de réverb noisy et dont le final résonne encore dans les oreilles. Et sans conteste, le morceau revisité de manière la plus étonnante a été Pilot en version dub qui n’était pas loin de transformer la salle entière en piste de danse. Cette version enthousiasmante et débridée n’était pas loin de rappeler un certain Lazarus des Boo Radleys.
En tout cas, cette soirée de 2h en leur compagnie a été le moyen de découvrir et apprécier le dernier album qui a été joué en intégralité, à l’exception d’un ou deux morceaux. Sur scène, ces titres paraissaient bien plus intéressants et passionnants, dévoilant peut-être leur véritable facette que l’on avait du mal à cerner auparavant. Il faut dire aussi que la prestation bavaroise s’est déroulée sans temps mort. Tout s’est enchaîné sans aucune pause et le groupe a eu la bonne idée d’étaler tout le long du set ses anciens morceaux allant même jusqu’à jouer des titres noisy de leur période hardcore à fond les balances. On pourra toutefois regretter une si faible présence de l’excellent album Shrink à l’exception d’un Day 7 qui reste un des sommets lancinants de leur discographie. Après deux rappels, The Notwist qui ne semblait pas s’attendre à un tel accueil, clôturera cette soirée de la plus belle des manières, c’est à dire en douceur avec le superbe Consequence en guise d’au revoir.
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A l’heure des dépôts de bilan, on se rend compte que l’on n’a pas assez parlé de The Notwist. Attendu par tous, enflammant toutes les lèvres depuis le début de l’année et déchainant les passions, vous l’aurez compris, The Devil, You + Me n’est pourtant pas passé exactement inaperçu. Honorable retour anecdotique ou authentique grand disque (...)
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