Mars Kumari - I Thought I Lost You
1. the orbitoclast
2. a premonition (feat. Uboa)
3. weight of the world (feat. Dälek & Lucas Abela)
4. bed of black roses (feat. Fatboi Sharif)
5. it’s cold in the deep end (feat. Big Flowers)
6. go away (feat. L. Coats)
7. 5150
8. wake up (feat. CENSORED dialogue)
9. left to my own devices (feat. Uboa & Voluntary Null Compliance)
10. smoke and mirrors (feat. SAINT ZAIYA)
11. in my dreams (feat. Liiight)
12. i thought i lost you
13. come find me in the water
Sortie le : 1er décembre 2023
Qu’importe si les liner notes de ce nouvel opus sonnent comme si la Californienne Marcelina Patra aka Mars Kumari avait inventé cet équivalent musical de l’hantologie que l’ambient et les musiques électroniques déclinent pourtant depuis déjà un quart de siècle : cette nostalgie entêtante d’une époque révolue ou d’un futur jamais réalisé hante joliment le bien-nommé I Thought I Lost You, publié par le label Bruiser Brigade de Danny Brown bien que le rapport avec le hip-hop azimuté du MC de Detroit - auteur il y a quelques semaines d’un Quaranta plus posé dont on vous parle incessamment dans le prochain Comité d’écoute - soit pratiquement inexistant.
Du hip-hop, il en demeure pourtant de belles présences fantômes en apesanteur sur ce disque au spleen cotonneux à mi-chemin par ailleurs d’un downtempo lo-fi et aérien (5150, i thought i lost you) flirtant ici et là avec la drum’n’bass volatile d’un Funki Porcini (the orbitoclast, come find me in the water), d’une noise paradoxalement éthérée et liquéfiée (l’élégiaque a premonition avec Uboa que l’on avait rarement entendue aussi posée) et d’horizons plus ambient voire drone aux entournures (l’inquiétant smoke and mirrors), la jeune productrice trans basée à Davis ayant tout de même émergé du crew Deadverse Massive des Dälek et autre Oddateee.
Les rappeurs Fatboi Sharif, Liiight, Big Flowers, Censored Dialogue et Will Brooks aka MC Dälek lui-même donnent ainsi de la voix sur une petite moitié des titres tout en textures stratosphériques, aux beats étouffés voire évaporés, de ce disque survolé par l’absence mais jamais dénué d’espoir, qui rejoint quelque part d’autres oeuvres mélangeuses aux collaborations atypiques et ambitieuses de ce cru 2023 avec un pied dans le hip-hop, à commencer par celle du Parisien Aho Ssan à retrouver bientôt dans nos bilans de fin d’année, le soundtrack de The Show signé Andrew Broder (Fog) ou encore le Lockstep Bloodwar de Sightless Pit dans une veine plus bruyante.
À explorer en planant sur ses névroses.
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