6 ans après le superbe Music for the Age of Miracles, dont le merveilleux The Neighbour avait fini en milieu de classement ici, le songwriter/guitariste Alasdair MacLean et ses deux compères sont de retour, toujours chez Merge et accompagnés d’un ensemble de cordes et de cuivres, pour un second opus post-reformation. Sur I Am Not There Anymore, la formule reste peu ou proue la même : une pop psychédélique orchestrée aux évidentes influences 60s (Zombies, The Left Banke, Sagittarius, ce genre) mais qui n’hésite pas pour autant à s’accommoder d’une bonne dose de modernité, des beats de Fables of the Silverlink aux accents trip-hop de Garden Eye Mantra ou The Village Is Always on Fire en passant par la batucada presque kraut de Dying in May, et qui compte de nouveau ici quelques sommets de songwriting baroque aux affleurements lumineux, à commencer par Claire’s Not Real, I Dreamed of You Maria, la ballade Through the Roses ou le très efficace Blue Over Blue.

Certes l’album, nettement moins "parfait" que son prédécesseur, est parfois trop chargé (Stems of Anise) ou un chouïa trop lyrique aux entournures (Hey Siobhan), les omniprésents arrangements de cordes, s’ils servent joliment de fil conducteur, pouvant en outre, par moments, friser la redondance. Quant aux intermèdes et autres incursions spoken word, systématisés depuis l’opus précédent, ils s’avèrent parfois presque de trop, piano-jazz méditatif (Radial C), plages quasi dark ambient (Segue 4) ou néoclassique dissonant et hanté (My Childhood) ne constituant pas forcément le liant idéal entre deux enluminures chamber pop - au point que l’on regretterait presque ne pas les voir faire l’objet d’un projet à part entière des Londoniens. Mais qu’à cela ne tienne, dans l’ensemble on reste évidemment dans le haut du panier de ce que la pop britannique a aujourd’hui à nous offrir, au même titre par exemple que le dernier album en date de BC Camplight ou encore les beaux retours de Blur et de PJ Harvey dont on finira bien par vous toucher un mot dans ces pages.