Des drones métaphysiques d’Odd Nosdam à la mélancolie électro ou acoustique d’Alias - tous deux à nouveau crédités à la production, en compagnie cette fois de Sixtoo, de Buck 65 ou du jazzman et compositeur de bandes originales Mark Isham, excusez du peu - en passant par les vocaux morriconiens de Jolie Holland, Sage Francis s’est particulièrement bien entouré pour son troisième véritable album studio.

Deux ans après l’excellent A Healthy Distrust, son premier pour le label Epitaph, le rappeur américain continue d’entremêler des inspirations très diverses, qu’elles soient jazzy, old school, synthétiques ou orchestrales, pour les mettre au service de chansons toujours aussi intimes et virulentes à la fois mais plus pop et directes qu’à l’accoutumée.

Mélodies au piano et flow mitraillette sont toujours présents à l’appel, et si l’album s’avère plus produit que les précédents, et donc un peu trop lissé par moments, la nouvelle ampleur qui s’en dégage parvient à compenser une inspiration générale en légère baisse surtout par rapport à son formidable et luxuriant Personal Journals, album inaugural paru en 2002 sur le label d’origine de Sage Francis, Anticon.