Retour tardif sur l’excellent premier EP de ce duo formé par Kai Reznik (guitare, électronique) en compagnie du bassiste Julien Judd. Officiant en solo depuis quelques années du côté du label Atypeek Music, on appréciait notamment le premier pour son album Dead Space Between Stars, successeur d’un Awkward Motions également chroniqué par ici. Un second long format dont le beatmaking aux crescendos cinématographiques gagnait en finesse tout en laissant davantage d’espace aux atmosphères, sans pour autant renier le lyrisme marqué qui caractérise la musique du Parisien, majoritairement instrumentale quoique parfois rehaussée d’incursions vocales minimalistes et bien senties.

Ouverture épique de ce Silent Scars dont le dialogue samplé évoque l’esprit du post-rock de feu Microfilm ou plus récemment de Féroces mais habillé de sonorités plus électroniques, L’étreinte s’inscrit dans la continuité de cet univers tout en insufflant une densité nouvelle dans ses textures claires-obscures, notamment grâce aux guitares encore plus présentes sur le morceau suivant, Three Sisters Can Mess You Up, à la croisée du post-punk et d’une électro post-industrielle pas si éloignée de l’identité sonore d’un label tel qu’Ad Nauseam. Le post-rock synthétique d’un 65daysofstatic a également laissé des traces sur ces morceaux scarifiés aux accents gothiques qui pour notre plus grand plaisir refusent de choisir entre electronica finement ciselée et progressions instrumentales plus tendues (Old Echoes), beatmaking massif et mélodies épileptiques au spleen sous-jacent (Stereography), les racines bien ancrées dans la coldwave et son linceul de spleen lugubre (Underneath the Surface).

Un projet déjà bien mûri en somme, dont on attend de pied ferme la suite en long-format !