Happyness - Floatr
1. title track
2. Milk Float
3. When I’m Far Away (From You)
4. Vegetable
5. What Isn’t Nurture
6. Bothsidesing
7. Undone
8. Anvil Bitch
9. Ouch (yup)
10. (I Kissed the Smile On Your Face)
11. Seeing Eye Dog
Sortie le : 1er mai 2020
Dès ses débuts discographiques en 2014, Happyness avait projeté sur son auditoire une bombe lo-fi évoquant notamment l’univers de Mark Linkous. Nous avions eu l’occasion de nous enthousiasmer sur ce Weird Little Birthday injustement peu revenu sur nos platines depuis, la faute sans doute à un successeur bien pâle qui lorgnait vers un univers plus commun en s’appropriant les idées d’autres artistes, des Beatles aux Boo Radleys. De l’originalité et la fraîcheur initiales, il ne restait plus que des résidus.
Trois ans après ce Write In oubliable, l’écoute de Floatr ne figurait pas nécessairement parmi les priorités, les visuels du disque ne permettant pas d’être optimistes quant à l’abandon de l’aspect tape-à-l’œil de son prédécesseur. Et pourtant, ce Title Track de près de six minutes rassure d’emblée : s’il y a désormais un soupçon de légèreté plus identifiable dans les compositions d’Happyness, cette mélancolie étouffée n’en est pas moins exempte et, surtout, les compositions sont de belle tenue.
Si l’on croise toujours, ici et là, le spectre de l’influence de Sparklehorse (Seeing Eye Dog, Bothsidesing), les mélodies s’étoffent et l’on pense même parfois à Elliott Smith (What Isn’t Nurture ?). Par ailleurs, la britpop constitue un terreau exploité par Happyness pour varier l’ambiance, certaines intonations vocales n’étant pas sans rappeler celles de Damon Albarn quand Undone ressuscite le Blur des débuts. Mais Floatr s’appuie également sur quelques passages plus électriques façon Dinosaur Jr, comme sur Ouch (Yup), ou Car Seat Headrest (Vegetable).
Il est sans doute triste de procéder à autant de name-dropping pour décrire un album de cette qualité, partagé par un duo qui en est déjà à sa troisième réalisation, mais cet usage traduit sans doute ce qui peut être repéré comme le seul défaut de ce disque : ses influences, aussi riches et bien digérées soient-elles, atténuent fatalement l’impact que peut avoir Happyness sur ses auditeurs. Mais après tout, qu’importe la durée de vie de ce Floatr, il s’agit d’un excellent disque qu’il serait dommage de bouder.
Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l’illusion d’être un défricheur) avouables rendent l’exercice de plus en plus raillé, j’y vois essentiellement l’occasion d’ordonner mes découvertes (...)
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