Tir groupé : ils sont passés sur nos platines (14/10 - 20/10/2019)

Chaque dimanche, une sélection d’albums récents écoutés dans la semaine par un ou plusieurs membres de l’équipe, avec du son et quelques impressions à chaud. Car si l’on a jamais assez de temps ou de motivation pour chroniquer à proprement parler toutes les sorties qu’on ingurgite quotidiennement, nombre d’entre elles n’en méritent pas moins un avis succinct ou une petite mise en avant.





- River into Lake - Let the Beast Out (20/09/2019 - Humpty Dumpty Records)

Rabbit : River into Lake, c’est le Belge Boris Gronemberger, ex Venus et batteur de Girls In Hawaii de 2012 à 2017 qu’on a également pu croiser comme instrumentiste pour Françoiz Breut. Seul aux manettes de ce premier album défendu par les excellents Humpty Dumpty qui comptent ou comptèrent dans leurs rangs plus d’un habitué de nos colonnes, de aMute à K-Branding en passant par Half Asleep ou Boy and the Echo Choir en plus de son ancien projet V.O., le musicien y distille ces troublantes mélodies typiques de l’indie rock du plat pays (Fiberglass) mais avec force batterie rondelette et synthés distordus, au service de chansons de retour à la vie et d’émancipation de ces craintes et de ces blessures qui nous retiennent au sol (magnifique Devil’s Hand). Une chamber pop synthétique à deux voix, la sienne, fragile et haut perchée, et celle d’une compagne de jeu non identifiée (sur l’irrésistible Between notamment), aussi évidente qu’alambiquée dans ses arrangements mi électroniques mi acoustiques mâtinés de traînes électriques, comme sur le baroque et lumineux Misunderstanding, un morceau-titre évoquant le chant aidant le Midlake des tout débuts à mi-chemin des Beach Boys, de Grandaddy et de Field Music, ou encore l’ambitieux Downstairs et son ascension vers des cieux enfin dégagés. Superbe.

Elnorton : Ce premier disque de River into Lake est en effet joliment ficelé et l’on ne sera pas étonné d’apprendre que Boris Gronemberger a roulé sa bosse du côté de Girls In Hawaii tant l’esprit du combo belge plane sur au moins une paire de titres (Misunderstanding et Fiberglass). A la fois aérienne et plombée, cette pop synthétique s’accommode aussi bien de l’électricité des guitares que d’une fausse légèreté émanant des synthétiseurs. Les Beach Boys et Midlake sont, comme l’indique mon compère, d’autres influences ouvertement évoquées mais par ailleurs, sans trop savoir pourquoi, quelques morceaux - à commencer par Devil’s Hand - peuvent faire penser aux bricolages du Beck des débuts.
La technique est au point, Boris Gronemberger sachant assurément y faire, mais une forme de candeur dont on ne sait si elle est reniée ou assumée vient hanter l’atmosphère de ce Let the Beast Out. On ne sait pas si ce disque permettra à l’artiste de chasser ses démons, mais il offrira assurément du bon temps à l’auditeur convaincu.


- Billy Woods - Terror Management (4/10/2019 - Backwoodz Studioz)

Elnorton : Pas encore coutumier de l’univers de Billy Woods, je découvre avec étonnement et délectation ce Terror Management, capable de pencher vers un rap smooth (Long Grass), un hip-hop old school ancré dans les nineties (Western Education Is Forbidden) glissant même vers un trip-hop jazzy (Suzerain), des missives électriques illuminées (That Was Then) ou un spoken word sur fond d’instrumentations lo-fi minimalistes (Blood Thinner). Articulé autour du flow hanté de Billy Woods et de nombreux featurings, Terror Management est aussi varié qu’inspiré dans le choix des samples utilisés pour servir un propos à la fois anxiogène et rempli d’une (auto-)dérision assumée. Brillant.

Spoutnik : Encore une très grosse année pour Billy Woods car après le fabuleux Hiding Places (avec l’excellent Kenny Segal à la production et on en parlait ici) sorti en mars, l’emcee en chef de l’underground new-yorkais nous livre ce majestueux et tentaculaire Terror Management  ! A l’opposé de Hiding Places qui lorgnait sur le passé et une certaine nostalgie surréaliste toute Woodienne, ce nouvel album à travers des pistes plus courtes anticipe, questionne et cause d’un futur pas vraiment rêvé. Changement climatique, commentaires sociaux et politiques, rôle de l’Humanité, vision apocalyptico-nihiliste de notre avenir, bâillonnement des classes opprimées, Terror Management porte bien son nom et ne se cache pas. Il regorge de petits fragments de peur, de violence, d’éclats d’émotions verbales et instrumentales. Même si parfois (surtout au début et à la fin de l’album) les productions basculent vers un style de hip-hop plus "populaire" (mais c’est relatif, hein), la majeur partie de Terror Management est construite autour de beats durs, sombres et torturés, des rythmes monstrueux et abstraits qui s’arrêtent et démarrent de manière inattendue, se superposent avec discordance ou basculent dans un psychédélisme toujours très urbain. Que dire de cette enchaînement dead birds / gas leak / Birdsong / Great Fires / cornstarch / FNU LNU ? Du très grand Billy Woods ! Si on ajoute à ça les invités de qualité (Mach-Hommy, Pink Siifu ou Akai Solo) et la série de producteurs (Willie Green, Blockhead, Elucid, Messiah Musik, Preservation, Uncommon Nasa ou Steel Tipped Dove), on a peut-être là le meilleur album toutes catégories confondues du New-Yorkais, et accessoirement une énorme claque dans la gueule ! "World gettin’ warmer, we goin’ the other way".

Rabbit : Les copains ont tout dit et en effet le MC de Armand Hammer est probablement au sommet (en attendant de voir jusqu’où il saura nous emmener !) sur ce successeur solo de Known Unknowns. En écoutant le presque trip-hop Western Education Is Forbidden, en dépit de ces cuivres menaçants au second plan, on n’est pas près d’imaginer vers quelles fantasmagories le New-Yorkais s’apprête à nous entraîner, un labyrinthe de peurs intimes et de surréalisme au quotidien d’une Amérique qui marche sur la tête, la plongée démarre vraiment avec Windhoek en compagnie de l’excellent Mac-Hommy, accrochez-vous car le funèbre blood thinner, le premier mouvement tendu et dissonant de Birdsong, le névrotique Great Fires, la neurasthénie cuivrée de cornstarch ou l’angoisse bétonnée de FNU LNU et Trivial Pursuit ne vous épargneront pas !


- Mingle - Coma (8/10/2019 - Kvitnu)

Rabbit : Deux ans après un Ephemeral au downtempo claustrophobe teinté d’expérimentations à la Raster-Noton, Mingle persiste dans l’économie de moyens et les soundscapes évanescents aux synthés sombres et aux beats profonds, tout en mettant davantage l’accent sur l’atmosphère et les polyrythmies avec pour conséquence davantage de densité (Coma). Depleted et NoWalls donnent ainsi à l’Italien des airs de cousin IDM de Massive Attack tandis que les plus ambient-techno Wreck et Repetition irradient leurs textures ténébreuses et lancinantes sur fond de battements d’abord épars qui finissent par prendre les devants en un crescendo hypnotique et angoissant. Quant au superbe Across, il n’est pas sans évoquer la science-fiction des années Blade Runner avec son dub ambient au néon aussi contemplatif que cinématographique.

Elnorton : Avec des synthétiseurs corrosifs et des beats lancinants pour matériaux principaux, l’économie de moyens est en effet réelle mais au-delà des répétitions inhérentes au registre musical choisi par Mingle, les atmosphères sont suffisamment hétérogènes pour brasser différents paysages du microcosme IDM. Et c’est toujours avec ingéniosité que les variations apparaissent pour faire basculer les compositions, au gré de brillantes nuances, vers d’autres horizons souvent délicieusement asphyxiants.


- Jungle Brown - Full Circle (27/09/2019 - Mr Bongo Records)

Rabbit : Difficile de se faire un avis tranché sur le successeur du très chouette Flight 314 sous perfusion daisy rap smooth et décontracté tant les pépites absolues dignes d’A Tribe Called Quest ou EPMD (Keep It Movin et Wicked respectivement, entre boom bap rondelet et flow nasillard à la Q-Tip d’un des trois larrons) y côtoient des choses nettement plus racoleuses, du R’N’B de Huami à la trap de Wayside en passant par la house de Sometimes, avec force harmonies féminines hédonistes typiques d’un rap emo que je n’ai jamais pu saquer. Alors, Full Circle, album de deux singles et puis s’en va ? Le storytelling du trop sirupeux Time Ticks peine à remonter le niveau mais le beatmaking jazzy et bondissant de U&I finit heureusement par rééquilibrer les forces (le refrain de chanteuse R’N’Bisant mais classieux est inclus pour le coup) et la fin d’album déroule sans vrai fait d’armes mais de façon plutôt plaisante avec notamment un verset en feu de l’excellente Sampa The Great aka la Lauryn Hill zambienne sur We On et des jazzeries africanisantes joliment rétro sur Custom Made. Allez, peuvent mieux faire les Anglais mais dans l’ensemble c’est cool quand même.

Spoutnik : Difficile de faire aussi bien que l’excellent Flight 314. Certes. Bien sûr que Full Circle a des défauts, trop de R’n’B, oui, mais comme disait Rabbit, il y a le flow de MAER, sorte de clone de Q-Tip à la sauce grime anglaise (d’ailleurs celui de Ric Flo sonne un peu Phife Dawg en y réfléchissant) ! Du coup il m’est très difficile d’être objectif au sujet des Jungle Brown... Même Sometimes résonne sympathiquement à mes oreilles, c’est dire !


- LPF12 - Black Flags Ahead EP (6/09/2019 - autoproduction)

Rabbit : Toujours aussi productif, l’Allemand, que l’on croisait encore tout récemment au programme d’un précédent Tir Groupé, nous livre un format court d’une belle diversité, aux sonorités évoquant autant le downtempo aventureux de la grande époque du label Mo’Wax (Black Flags Ahead) qu’une électronica sombre et stellaire aux samples cinématographiques (Crucial Conversations), des contrées plus ambient aux mélodies oniriques (End up at the Beginning) ou encore un trip-hop instrumental cosmique aux drums irrésistibles (Mark II Life). Une réussite de plus au compteur de Sascha Lemon décidément en grande forme ces derniers mois !

Elnorton : En effet, bien qu’il soit globalement constant à la fois dans la qualité et la fréquence à laquelle il partage ses travaux, Sascha Lemon semble gagné par un regain de forme cette année et livre une nouvelle partition hypnotique autour de ses thèmes de prédilection, à savoir l’opposition entre menace (Black Flags Ahead) et quiétude (End Up At The Beginning) autour de constructions cinématographiques et astrales. Captivant d’emblée, ce court-format est savamment équilibré et tous les éléments le composant paraissent essentiels. En bref, Black Flags Ahead ne contient aucune fioriture et offre la garantie de planer dans un univers cryptique.


- Beans - Ace Balthazar (20/09/2019 - Hello.L.A.)

Spoutnik : Au même titre que Nights Without Smiles puis Nibiru Tut et Someday This Will All Be Ash, ses 3 prédécesseurs sortis chez Hello.L.A., Ace Balthazar regorge de ce hip-hop underground électronique, complexe et iconoclaste où, chose trop rare dans le rap jeu de 2019, l’inventivité de l’échantillonnage est au diapason de celle d’un flow, ce flow légendaire, proclamé et si addictif de Beans. Un peu moins expérimental que les 3 précédentes sorties, plus facile d’accès et plus passionnant sur la durée, chaque piste explorée par l’emcee d’Antipop Consortium sur ce Ace Bathazar développe une ou plusieurs idées originales capables de transcender les styles allant de la drum’n’bass au free-jazz. D’emblée les 6 minutes de Bigfoot In The Big City frappent fort avec ses samples bizarrement anxiogènes presque délétères et l’abstraction vocale du New-Yorkais qui sert de fil conducteur à l’album. On croisera tout logiquement Billy Woods sur The Mouse, on se régalera du saxo de Dan Wenninger sur No Allegiance for Sale, A Corpse Never Wanders et Windmill Cancer Survivor, on prendra de grandes baffes avec Midnight Caller et Birds Born In A Cage View Flying As Illness et on finira par penser que Beans traverse les époques en se réinventant perpétuellement. Grand !

Rabbit : Sans rien renier de l’inventivité des trois sorties Hello.L.A. mentionnées par Spoutnik, il me faut remonter à End It All chez Anticon avec ses collaborations transgressives lorgnant sur la pop expérimentale et l’électronique pour trouver un album de Beans qui m’emballe à ce point. Il y avait eu l’EP Night Without Smiles, peut-être un tantinet trop jazz et pas assez rappé, l’excellent Nibiru Tut qui peinait tout de même à s’équilibrer avec deux longs titres cut-up suivis de vignettes plus acérées, puis un Someday This Will All Be Ash plus frontal mais manquant de constance et de cohérence. En revanche, Ace Balthazar est parfaitement pensé, à la fois le plus accrocheur et le plus défricheur des quatre, du requiem d’ouverture Bigfoot In The Big City au nébuleux Sun James Ra Brown en passant par un Nkoloso radical et fantasmagorique digne de Thavius Beck, l’inquiétant Julian Lives On The Roof, le hit porno-friendly Midnight Caller et bien sûr le sublime Birds Born In A Cage View Flying As Illness évoquant les grandes heures d’UNKLE feat. DJ Shadow ou de Massive Attack. Le meilleur album hip-hop de l’année ?


- Zu - Terminalia Amazonia (11/10/2019 - House Of Mythology)

Rabbit : Dans la lignée du déjà très atmosphérique et intense Jhator de 2017, le trio transalpin (à 100% désormais puisque le batteur d’origine Jacopo Battaglia a repris la place de Tomas Järmyr derrière les fûts) persiste dans le mysticisme cinématographique et inquiétant avec ce disque aux quatre longs instrumentaux inspirés des traditions chamaniques des cultures indigènes d’Amazonie. Field recordings tropicaux y côtoient synthés analogiques et drones cosmiques au gré de progressions tantôt méditatives (Porta Arborea), transcendentales (Memoria Antica ou Dimora Ancestrale et leurs incantations améridiennes sous les étoiles) ou anxiogènes (le final dystopique Futuro Remoto) qui voient les rythmiques, particulièrement éparses, s’effacer pour de bon au profit de fantasmagories intrigantes et habitées évoquant les visions des anciens - de leur propre monde en déclin qui sait, à l’heure où l’immense section brésilienne de la forêt amazonienne est plus menacée que jamais par les velléités industrialisantes d’un gouvernement liberticide et négationniste.

Riton : Un disque effectivement plus que d’actualité dans lequel résonnent les sanglots de la forêt amazonienne... Après une énorme tournée anniversaire pour les 20 ans de Carboniferous et le retour du batteur historique, c’est du côté du jazzcore percutant que j’attendais les Italiens, plutôt que dans la lignée ambient du magnifique Jhator. Mais cette aventure mystique au sein des peuples sud-américains a quelque chose d’à la fois inquiétant et immersif, de l’ordre de l’expérience métaphysique où l’inspiration des sages se projette vers la vision d’un avenir (pas si) lointain et tristement sombre.


- 30,000 Monkies - Are Forever (27/09/2019 - Consouling Sounds)

Riton : Nouvel album, chez Consouling Sounds, des singes belges à qui l’on n’apprendra pas à faire la grimace en matière de mur du son, du genre de ceux qui ronronnent, amas de grosses guitares, de cris et de synthé, qui ragent, percutent et rendent fou. Leur Champagne Metal, comme ils aiment l’appeler : un sludge drone ésotérique qui, bien qu’il ne se prenne pas au sérieux, se veut implacable et douloureux ! Le mieux est encore de s’en rendre compte en live !

Rabbit : Champagne mais trop épais pour qu’on en voit les bulles, on a affaire ici à un sludge mystique psalmodié à coups de parpaings, ceux des riffs doomesques implacables et décadents du quatuor de Beringen dont même les breaks comme à la fin de l’imposant A Gift bourdonnent et suintent la menace d’une vie éternelle dont la gloire n’affiche ni joie ni répit. Ce qui frappe sur ce titre, ce sont ces choeurs étranges, tellement superposés aux nappes de synthé qu’on croirait entendre la voix pitchée d’un Dan Deacon traîner ses incantations régressives entre deux strates d’électricité radiante et morbide, tandis que les beuglantes du déglingué He-Men évoquent sur un plateau de distorsions et de mini-breaks hallucinés les cris de terreur et de dégoût mêlés des derniers témoins de notre déclin. Unique en son genre, comme c’est souvent le cas avec les musiques de la très idiosyncratique Belgique.


- Mod303 - Astro [single] (19/10/2019 - Les Disques Imaginations)

Rabbit : Le nouveau dubplate (vinyle gravé à un seul exemplaire) du projet Les Disques Imaginations d’Alexandre Navarro met en avant (en streaming sur Bandcamp, heureusement pour nous !) l’un de ses protégés du collectif HEP, croisé à notre Sulfure Festival au printemps dernier et dont le live A/V immersif et stellaire avait alors fait superbe impression : le duo Mod303, lequel en parlant de dubplate lorgne ici sur la langueur du dub mais dans un océan de mélancolie évanescente et pianistique qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère du Pyramid Song de Radiohead ou le lyrisme piano/textures tout en retenue des meilleurs représentants du label Erased Tapes. Peut-être le plus beau single de la série jusqu’ici, et pourtant il y avait eu celui-ci !

Elnorton : La dernière sortie de Mod303, parue sur Les Disques Imaginations, le collectif du génial Alexandre Navarro, est sublime. Faut-il en dire plus ? Les mots pourraient-ils atteindre la grâce de cet Astro ? Sans doute pas, mais il y a effectivement quelque chose de Thom Yorke - peut-être plus The Eraser pour ma part - ou de Mark Pritchard sur ce titre à la fois évanescent, fêlé et instable, ces deux derniers termes étant à prendre de la manière la plus positive possible dans le sens où la rencontre du piano cristallin avec les modulations de ces nappes éthérées dégage un sentiment de plénitude voire de toute-puissance, dont on sait pertinemment qu’il ne pourra éternellement durer. En réalité, il s’arrête au moment exact où Astro se termine et, comme avec certains psychotropes, la recherche de l’ivresse incite à répéter la lecture encore et encore. J’en suis à cinq écoutes consécutives. Quand vais-je donc être repu ?


- Noorvik - Omission (4/10/2019 - Tonzonen Records)

Baron Nichts : Si son nom est inspiré d’une localité située en Alaska, c’est bien depuis l’Allemagne que Noorvik exporte son second album intitulé Omission. Le quatuor porte à nu quatre longues pièces maitresses aux multiples influences dans une parfaite maitrise de son répertoire. Démarrant sur un onirisme cher au post-rock, la bande s’enfonce rapidement dans les abimes d’un post-metal pour mieux rebondir sur une légèreté acoustique enchanteresse aux accents progressifs. La suite dOmission confirme cet agencement parfait entre mélodicité claire et rythmiques marquées. Un petit bijou à apprécier pour son habile richesse.

Rabbit : Les traditions musicales de la bourgade inuit du même nom n’ont pas l’air d’avoir laissé de trace sur la musique du quatuor de Cologne, mais Noorvik n’en tire pas moins son épingle du jeu d’un très codifié post-metal instrumental teinté de post-rock à la Pelican/Russian Circles avec des mélodies saillantes et des passages plus comptemplatifs flirtant avec l’acoustique (Above). Ça matraque mais avec finesse et surtout un lyrisme assez irrésistible, trémolos mélancoliques à l’appui (Hidden) et si les Allemands ne proposent ici rien de bien nouveau, aucune raison de bouder son plaisir pour autant !


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