Kieli - Tick Tick Talk EP
Sortie le : 26 juillet 2019
Le premier EP de Kieli est une délicieuse surprise. Puisque signée chez Schole Records, nous nous attendions à découvrir un univers mêlant ambient et néoclassique. Que nenni. Pour être parfaitement honnêtes, nous avions déjà découvert This Time en ouverture de la compilation du label After The Rain sortie trois semaines plus tôt.
This Time, donc, peut faire peur à ceux qui sont allergiques à la candeur. Après une introduction basée sur des cordes étirées et dénudées qui pourrait presque rappeler les premiers Sigur Rós, la Finno-Suédoise lorgne vers une pop mélancolique, plaçant une voix de velours sur une instrumentation minimaliste. On est clairement sur le fil, mais l’auditeur est rapidement rassuré tant cet ensemble gracieux ne basculera jamais vers le trop-plein.
Si les instrumentations peuvent évoquer les racines néoclassiques du label Schole Records, la manière dont Elin Pöllänen pose sa voix sur cet ensemble et la forme de transcendance (la progression de Skin And Fur en est un exemple concret) qui émane de cette alchimie tendent à générer une ambiance cinématique du plus bel effet.
Assurant aussi bien l’enregistrement du disque que les parties de violon, piano, guitare, glockenspiel ou harmonium, Kieli a seulement délégué quelques parties instrumentales à Mathias Zachrisson et dit, à travers cet EP, avoir voulu "capturer l’essence de [son] enfance". A l’image de la pochette, présentant l’artiste tête baissée, pieds nus et vêtue d’une robe ouverte dans une forêt glaciale et dépouillée, sa musique semble mettre la focale sur le diptyque vie/mort. Est-ce le deuil de son enfance que l’artiste basée à Stockholm effectue par le biais de cet EP ?
Qu’importe, vu l’ambition de ce disque pourtant accessible, nous ne pourrons guère douter de la capacité d’Elin Pöllänen à se renouveler en utilisant d’autres supports à même d’inspirer ses compositions. D’ici là, remercions une nouvelle fois le flair du label Schole Records et revenons à l’envi sur cet EP qui se conclut, comme si l’artiste avait cherché à décupler le manque, par un Here, Gone dominé par sa voix, le piano, les cordes et, progressivement, un jeu de batterie martial, pour constituer l’un des plus beaux crescendos indie-folk de l’année.
Une nouvelle décennie vient de débuter. Nous aurons bien le temps de revenir sur la précédente mais, dans la mesure du possible, faisons les choses dans l’ordre. Priorité au court terme. L’année musicale ayant été vécue avec un peu moins de passion qu’à l’accoutumée, ce top s’appuie essentiellement sur les compositions de valeurs sûres. Le temps permettra (...)
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Guillaume Pervieux - L'image
- Mariska Baars / Niki Jansen / Rutger Zuydervelt - Hardanger
- Bibio - Phantom Brickworks II
- Sameer Ahmad - Ras El Hanout EP
- Linus Alberg - Signs from Outer Space EP
- Kotra - Grit Light
- Mind the Beatz - Crazy Bar EP
- Red Snapper feat. David Harrow - Tight Chest EP
- B R A H J A - Nebulizer
- Blockhead - Mortality Is Lit !
- Tarwater - Nuts of Ay
- The Declining Winter - Last April
- Nick Wheeldon - Make Art
- Coilguns - Odd Love
- Father John Misty - Mahashmashana