La caldeira, c’est ce qui reste d’un volcan effondré après une violente éruption. C’est aussi ce qu’il devait rester de Valérie Leulliot, leader d’Autour De Lucie, après la déception amoureuse qui semble avoir motivé l’écriture de ce premier album en solo. Un champ de ruines sur lequel elle a su élever, au fil de sa propre reconstruction intime, un édifice à l’élégance poétique et fragile, alternant tristesse, mélancolie et la douceur que l’on finit par s’apporter à soi-même dans ces moments-là, alors même que l’acceptation nous fait envisager la possibilité d’une paix et d’un espoir enfin retrouvés.

Les nappes de claviers et arpèges de guitares sont à l’avenant, et construisent avec l’aide précieuse de Sébastien Lafargue, bassiste d’Autour De Lucie ici multi-instrumentiste et producteur, une ambiance vaporeuse et onirique que ne renieraient pas les Doves ou même Sigur Rós. Quant à la voix de Valérie, très en avant et pourtant en parfaite harmonie avec les autres élements du disque, difficile de ne pas être touché quand la douleur s’échappe par les brèches de son bouclier de sensualité. Avec en sus une ouverture sur texte de Miossec (Mon homme blessé), et la participation de Bogue (oui, celui de Thomas Winter & Bogue) à la guitare et au chant, il est fort à parier que l’auditeur, lui, ne connaîtra pas la déception... le risque, il faut bien l’avouer, serait plutôt de tomber amoureux.