Sun Ra Arkestra - New Morning (Paris)
le 15/05/2019
Cacophonique mais pas cacochyme, le Sun Ra Arkestra brille toujours plus ou moins près des astres.
Plutôt bien remplie la salle jazz historique du 10e arrondissement de Paris pour la visite des disciples du pionnier de l’afro-futurisme, disparu il y a 26 ans déjà mais dont l’héritage s’avère plus vivace que jamais dans les musiques expérimentales à tendance jazz (cf. tout dernièrement ici). Ils sont 12 sur scène, toujours emmenés par Marshall Allen dans sa 62e année aux sax, gong et flûte synthétique de l’Arkestra et en passe de fêter ses 95 ans le 25 mai, avec l’imposante Tara Middleton au chant, t-shirt "Astro Black" de rigueur.
Moins cosmique et affûté qu’à Vienne il y a 10 ans, le groupe démarre de façon un peu chaotique et brouillonne avant de trouver son rythme, dans un enchaînement de morceaux très variés, allant d’un big band cacophonique au free pur jus en passant par du blues, du chacha, des passages plus funky ou chamaniques ou encore des reprises (par exemple un Stranger in Paradise très cubain, bien différent de la version berceuse assez rétro présente sur Spaceship Lullaby). Barré et accessible à la fois, en somme.
Allen mène son orchestre à la baguette, avec autorité, à coups de grands gestes pour lancer les musiciens ou parfois même les arrêter dans leur élan (le saxophoniste et multi-instrumentiste Knoel Scott en fera plusieurs fois les frais non sans réactions humoristiques). Au saxo, le bonhomme est déchaîné, toujours aussi dissonant et free, malmenant les clés de son instrument dans des glissés furieux, mais c’est surtout Cecil Brooks à la trompette, et Danny Ray Thompson avec ses riffs toujours parfaits et un son de sax à la Coltrane (pourtant là c’est du baryton) sur des solos trop rares, qui impressionnent.
La seconde partie de concert après le break sera d’ailleurs un cran au-dessus, plus cosmique/space-jazz par moments avec des classiques comme Space is the Place et cette fameuse flûte EWI d’Allen omniprésente à la fin. Les cuivres partiront en vadrouille par deux fois dans le public, faisant le tour de la salle avant de sortir directement à l’issue de leur seconde marche, le reste des musiciens leur emboîtant le pas pour laisser Marshall et Tara seuls sur scène, sous des tonnerres d’applaudissements après pas loin de deux heures de concert au plaisir communicatif.
Quelques photos supplémentaires :
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