Moodie Black + Fusiller + Aymeric de Tapol - L’Espace B (Paris)
le 20/04/2019
Moodie Black + Fusiller + Aymeric de Tapol - L’Espace B (Paris)
Première partie passée au bar à discuter, tant pis pour Aymeric de Tapol, Bruxellois dont la découverte promettait bien sur le papier. Pour nos premiers pas à l’Espace B depuis sa réouverture sous l’impulsion d’une nouvelle équipe de choc au background prometteur (les nouveaux tauliers de la programmation, notamment passés par la Vilette Sonique, les Nuits Sonores ou encore le Périscope à Lyon, y signent d’ailleurs ce soir-là leur première orga), c’est donc le Nancéien Fusiller installé au milieu de la fosse qui ouvre les hostilités.
A programme, 20 minutes de crescendo dronesque entre manipulations électroniques analogiques (de tout un tas de petits appareils et circuits branchés en série) et harsh noise, pour une expérience tout à fait viscérale malgré son caractère abstrait, ne serait-ce que par le volume élevé qui fait forcément son petit effet, en particulier sur un final papier de verre monolithique à souhait.
Ce sera d’ailleurs à peu près le seul point commun avec Moodie Black : le duo de Minneapolis lui aussi, forcément, a joué fort et lourd, fidèle à sa réputation, emplissant tout l’espace sonore avec ses instrus indus rap abrasifs et tourmentés, à l’image du flow et des beuglantes habitées voire désespérées de Chris, bestiale sur scène, faux airs de Robert Smith en résilles et robe noire lançant les instrus depuis son laptop entre deux carmagnoles tribales tandis que Sean tient la guitare - une configuration qui les rapproche forcément d’un Dälek mais du côté électro-noise et goth de la force plutôt que drone-rap et shoegaze pour leurs compères, désormais nettement moins carnassiers.
Pas mal de morceaux issus de Lucas Acid, le groupe privilégiant sur scène ses chansons les plus dynamiques et hypnotiques malgré quelques incursions plus atmosphériques estampillées Nausea ou les récents EPs. Entre deux titres glauques suintant le mal-être et la frustration, Chris s’avère plus communicative qu’on ne l’imaginait, haranguant la petite cinquantaine présents ou digressant sur les cathédrales qui brûlent.
Ce fut puissant, Pinkpout, Freedom et Sway en tête, et le lendemain dans la foulée les deux Américain.e.s aussi sympathiques qu’imposants nous feront l’honneur d’une session filmée et d’une interview-fleuve par caméra interposée au Vent Se Lève, moment intense et sans inhibition à découvrir bientôt en exclu dans les pages d’IRM.
Quelques photos supplémentaires :
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